Des membres de la Fédération des intervenantes en petite enfance du Québec (FIPEQ-CSQ) ont choisi de rendre visite aux jeunes libéraux de la province qui sont réunis en congrès, cette fin de semaine, à Sherbrooke.

En entrevue à La Presse canadienne, la présidente de la FIPEQ-CSQ, Kathleen Courville, a soutenu, samedi avant-midi, que cette initiative s'imposait pour sensibiliser ces militants de la nouvelle garde au fait que son organisation souhaite ardemment conclure une «entente collective satisfaisante dans les meilleurs délais».

Mme Courville a lancé sans détour que pour que ce scénario se concrétise, il faudra que l'épineuse question des bureaux coordonnateurs soit réglée.

Kathleen Courville a déclaré que le hic à l'heure actuelle c'est qu'il n'y a  «aucun processus de règlement des différends lorsqu'il y a des décisions prises par ces instances qui sont litigieuses».

Dans ce contexte, il y a donc «des avis disciplinaires qui ne sont pas contestables».

Elle a ajouté qu'en plus, il existe «une très grande divergence d'application entre les bureaux coordonnateurs ... alors ce qui est considéré comme adéquat par l'un d'entre eux peut être jugé non conforme par un autre».

Mme Courville a cité comme exemple la découverte de miettes retrouvées par terre après un repas. Elle a indiqué qu'«une responsable de service de garde pourrait recevoir un avis disciplinaire pour insalubrité, ce qui ne serait pas le cas pour une autre».

D'après Kathleen Courville, si la travailleuse punie voulait contester la mesure prise à son encontre, elle n'aurait «pas de recours pour faire effacer» cette tache apparaissant à son dossier et elle ne pourrait pas non plus «faire valoir son point de vue par rapport à la décision qui a été prise par le bureau coordonnateur».

Or, selon la présidente de la FIPEQ-CSQ, «un avis disciplinaire ça peut rester dans un dossier à vie et si jamais il y en plusieurs, ça risque de se traduire par ... une suspension voire une révocation de reconnaissance donc ça équivaut à la perte de l'emploi».

Mme Courville a donc dit qu'il serait primordial qu'une instance indépendante soit créée pour permettre à ses membres d'exposer leur version des faits en cas de réprimande.

En outre, Kathleen Courville a martelé que la nouvelle entente collective devra coûte que coûte inclure une meilleure reconnaissance de l'expérience de travail, de la formation et surtout des efforts investis par les responsables des services de garde.

«C'est important pour nous de venir sensibiliser les jeunes libéraux et les élus présents ici à Sherbrooke au fait ... que les intervenantes travaillent 50 heures par semaine en présence d'enfants et qu'elles sont payées pour 35», a-t-elle conclu.