Le ministère du Développement économique vient d'entreprendre une réflexion sur le redressement possible de l'entreprise de construction Hexagone par l'intermédiaire d'Investissement Québec.

«Le gouvernement est toujours disposé à trouver des solutions», a indiqué vendredi à La Presse Mélissa Turgeon, responsable des communications au cabinet du ministre Jacques Daoust. Mme Turgeon a toutefois précisé que «Hexagone doit se trouver un partenaire stratégique opérationnel, ce qui signifie qu'il doit connaître le monde de la construction et devenir majoritaire».

Quant à d'autres formes d'aide publique, Mme Turgeon est demeurée prudente, soulignant que le gouvernement ne dit «ni oui ni non pour l'instant».

Hexagone, qui est composé de cinq entreprises dont Louisbourg SBC, connaît des difficultés financières dues à sa sous-capitalisation. Des sociétés étrangères souhaitent mettre la main sur certains de ses actifs, mais l'entreprise préférerait trouver de nouveaux capitaux au Québec.

À cet égard, Hexagone indique avoir fait ses «devoirs». Il y a quelques mois, l'entreprise avait d'ailleurs sollicité le soutien d'Investissement Québec, mais les choses étaient demeurées à l'étape de la discussion. Quant à la Caisse de dépôt et placement, elle n'a exprimé aucun intérêt à rencontrer les dirigeants d'Hexagone.

Quelques dizaines de millions

«Je ne cherche pas de subvention, a affirmé vendredi le président du conseil d'administration, Mario Bertrand. Hexagone, c'est une compagnie sous-capitalisée pour laquelle il y a 1000 solutions possibles. Il faudrait peut-être ouvrir l'actionnariat.»

Puis, il a ajouté que l'«on parle de quelques dizaines de millions de dollars». «Ça n'a rien à voir avec l'investissement du gouvernement de 350 millions dans la cimenterie de Port-Daniel. Hexagone, c'est une compagnie de construction en construction», a souligné M. Bertrand.

L'ouverture du gouvernement à l'égard d'Hexagone survient alors que le porte-parole péquiste en matière de développement économique, le député Pierre Karl Péladeau, a soutenu cette semaine qu'une aide publique doit être accordée à ce «fleuron de l'économie québécoise» malgré le passé controversé de son ancien dirigeant, Tony Accurso. M. Péladeau en appelle au «courage» du gouvernement afin de maintenir des «emplois, une expertise et une force économique réelle».

Mario Bertrand a salué le geste de PKP. Il n'a toutefois pas caché son hésitation à politiser le dossier même s'il s'agit d'un univers qu'il connaît à fond. M. Bertrand explique que personne ne peut se permettre de jongler avec «1750 jobs». «Dans toutes les familles, on lit nerveusement les journaux depuis trois ans», a-t-il ajouté.

Le Groupe Hexagone est né au printemps 2013 de la vente d'environ la moitié de l'empire de Tony Accurso. À l'époque, six actionnaires dont deux des fils Accurso ainsi que l'ancien directeur général du PLQ, Joël Gauthier, avaient investi ensemble 1 million de dollars pour bâtir la nouvelle entreprise.

Aujourd'hui, Hexagone appartient à deux actionnaires: Benoît Bégin et Sylvain Gadoury. L'entreprise possède toutefois une structure quasi publique avec un conseil d'administration composé majoritairement de membres indépendants.