La ministre de la Sécurité publique Lise Thériault a été mitraillée de questions sur l'évasion d'Orsainville, hier soir, entourée des hauts fonctionnaires qui font l'objet de l'enquête administrative qu'elle a commandée il y a deux semaines.

Lise Thériault a assuré avoir été informée très rapidement après que trois détenus se furent littéralement envolés hors du périmètre de la prison.

« Il y en a eu le samedi [jour de l'évasion], des conversations, il y en a eu le dimanche, des conversations », a rétorqué Mme Thériault en réponse aux questions insistantes de son vis-à-vis péquiste Pascal Bérubé. « On a travaillé d'arrache-pied à partir de la première journée. »

Toutefois, « il y a une chaîne, a-t-elle ajouté. Il est faux de dire que la ministre parle directement à un directeur ou une directrice de centre de détention. Ce n'est pas comme ça que ça marche ».

M. Bérubé l'interrogeait sur le moment précis où a eu lieu son premier « briefing » après l'événement. La ministre n'a pas voulu répondre directement à la question du député, préférant parler de « discussions » et de « conversations ».

Comme chaque fois qu'un ministre se prête à ce type d'exercice, Lise Thériault était entourée de sa chef de cabinet, de son sous-ministre et de ses sous-ministres adjoints.

Le menteur est-il dans la salle ?

Le député péquiste Pascal Bérubé n'a pas manqué de relever la présence dans la salle de plusieurs individus qui figurent tout en haut de la chaîne hiérarchique et qui risquent fort d'être touchés directement ou indirectement par l'enquête administrative de Michel Bouchard. Il a aussi rappelé que Lise Thériault avait déclaré en entrevue radiophonique qu'on lui avait menti dans la gestion de cette affaire.

Le vis-à-vis de la ministre du côté de la Coalition avenir Québec (CAQ), Marc Picard, a justement demandé à Mme Thériault si l'individu qui lui a menti « est dans la salle ici » Demi-Cadratin le Salon rouge de l'Assemblée nationale Demi-Cadratin , suscitant l'hilarité générale.

« Je ne peux pas lui répondre », a répliqué la ministre, avant de qualifier la question d'« adorable ». « Je trouve ça excessivement malheureux. Mais Me Bouchard a un mandat. » Mme Thériault a aussi ajouté qu'« il y a des gens mal intentionnés qui écoutent nos travaux » et qu'elle devait donc se faire discrète.

La ministre sait-elle si les procédures appropriées ont été enclenchées dans la foulée de l'évasion des trois fuyards ? a poursuivi M. Picard. « On peut supposer, on peut imaginer », lui a répondu la ministre, sans vouloir s'avancer.

Juste avant la commission parlementaire, le grand patron de la Sûreté du Québec, Mario Laprise, avait totalement refusé de commenter l'évasion d'Orsainville ou les efforts de recherche.