La députée de Sainte-Marie - Saint-Jacques, Manon Massé, a été victime d'intimidation de la part du député libéral de Jean-Lesage, André Drolet, selon le président de l'Assemblée nationale, Jacques Chagnon.

M. Drolet n'a pas nié les faits allégués. Il a reconnu avoir eu «des échanges animés» avec la députée de Québec solidaire et lui a présenté ses excuses par écrit, mais Mme Massé les a aussitôt refusées, sous prétexte «qu'elles manquaient de sincérité».

Manon Massé estime avoir été rudoyée physiquement et verbalement par le député libéral, en Chambre, mardi soir dernier, en plein débat sur le budget.

Selon sa version des faits, l'incident s'est produit mardi, en Chambre, vers 19h45, alors que le député de Jean-Lesage s'est approché du pupitre de Mme Massé. Puis, il «s'est penché sur moi et m'a tenu fermement le bras. À voix basse, refusant à quatre reprises de me vouvoyer alors que je lui ai demandé, il m'a dit être mécontent de mes déclarations dans le journal sur la poussière de nickel dans Limoilou. Sur un ton menaçant, il m'a dit de m'occuper de mes affaires», a relaté la députée en point de presse.

«Viens pas jouer dans mes plates-bandes!», aurait ajouté M. Drolet «sur un ton méprisant», selon le témoignage de Mme Massé.

Par la suite, secouée et «abasourdie» par cet incident, la députée élue le 7 avril a interpellé le président de l'Assemblée nationale pour dénoncer ce qui lui semblait être un acte d'intimidation inacceptable.

Dans sa décision rendue vendredi, ce dernier lui a donné raison, en rappelant que les députés devaient exercer leur rôle dans le respect mutuel et «sans aucune entrave».

Le député de Jean-Lesage, une circonscription de Québec qui inclut le quartier Limoilou, a cherché à faire amende honorable en écrivant une lettre au président Chagnon. «J'ai donc eu par la suite, et j'en conviens, des échanges animés avec la députée de Sainte-Marie - Saint-Jacques. Je tiens à lui présenter mes excuses», écrit le député Drolet.