Le président-directeur général de l'Agence métropolitaine de transport (AMT), Nicolas Girard, a bien fait de dénoncer son prédécesseur à la police, a déclaré mardi le ministre des Transports, Robert Poëti.

M. Poëti a cependant refusé de dire si cela aura un impact positif sur la durée du mandat de M. Girard à l'AMT, où il a été nommé par le précédent gouvernement péquiste.

Des documents judiciaires rendus publics la semaine dernière indiquent que M. Girard avait transmis à l'Unité permanente anticorruption des informations sur les relations de son prédécesseur Joël Gauthier, nommé par le gouvernement libéral de Jean Charest.

Les enquêteurs soupçonnent M. Gauthier de fraude à l'égard du gouvernement, d'abus de confiance et de participation à une infraction concernant des activités de financement politique. Aucune accusation n'a jusqu'ici été portée contre lui.

Après avoir été défait aux élections de septembre 2012, M. Girard avait été nommé à l'AMT par le gouvernement de Pauline Marois, ce qui avait suscité des critiques de la part des libéraux.

Lors d'un échange avec la presse parlementaire, mardi, M. Poëti a affirmé que M. Girard a bien fait, sans toutefois dire que sa dénonciation constitue une assurance qu'il restera en poste.

«Quand on travaille ensemble, il me fournit ce dont j'ai besoin, c'est comme ça qu'on va travailler et on va juger les gens sur les résultats», a-t-il dit.

Selon M. Poëti, M. Girard, comme toute personne qui soupçonne des malversations, doit les dénoncer.

«Concernant précisément M. Girard, je lui ai dit qu'il avait bien fait et que s'il avait des informations sur des gens qui avaient (fait) de la collusion ou de la corruption, qu'il les rapporte à l'UPAC immédiatement», a-t-il dit.

Le chef de la Coalition avenir Québec, François Legault, a estimé qu'il fallait apprécier la dénonciation de M. Girard. Mais le chef caquiste croit que M. Girard n'a toujours pas les compétences pour «diriger un organisme aussi important qui a autant d'employés et autant de budgets à gérer».

«J'ai toujours dit que ce n'était pas la personne qui avait les compétences et l'expérience nécessaires pour occuper ce poste et donc mon opinion n'a pas changé», a-t-il dit.