La première rencontre entre le nouveau ministre des Transports Robert Poëti et Nicolas Girard, président l'Agence Métropolitaine des Transports (AMT), a eu lieu vendredi sur fond de désaccord dans le dossier du système léger sur rail (SLR) sur le pont Champlain. Les deux hommes, qui ont rencontré les médias séparément, ont assuré qu'ils entendaient collaborer. Mais pendant que M. Girard affirme qu'il aime son emploi, M. Poëti est demeuré vague quant à l'avenir de l'ex-député péquiste à la tête de l'institution.

L'avenir du SLR débattu depuis quelques jours dans les médias ne s'est pas décidé vendredi. M. Poëti dit avoir pris connaissance des grandes lignes de la vision de l'AMT au cours de la rencontre. Une autre réunion est prévue la semaine prochaine où M. Girard présentera la position de l'agence en détail. En 2013, cette dernière avait recommandé au gouvernement péquiste l'intégration du SLR sur le futur pont.

Même si M. Poëti répète depuis quelques jours que l'option du SLR ou une desserte par autobus rapide sont à l'étude, il a toutefois émis des réserves en soulignant que les coûts du SLR ont été sous-estimés.

« C'est nous [le gouvernement] qui avons été mis en place pour prendre la meilleure décision pour les citoyens», a rappelé M. Poëti. Dans les pages de La Presse jeudi matin, M. Poëti a d'ailleurs déclaré: « L'AMT peut proposer ce qu'elle veut, c'est moi qui décide [...] si jamais il [Nicolas Girad] ne le savait pas, je vais lui expliquer ! ». M. Poëti a indiqué qu'il n'a pas eu à faire la précision à M. Girard puisque ce dernier a lui-même convenu, de ce fonctionnement, a-t-il dit.

Questionné par les médias quant à l'avenir de M. Girard, M. Poëti s'est contenté de répondre qu'il lui a confié un mandat, celui de préparer la rencontre de la semaine prochaine. Au-delà de cet horizon rapproché, M. Poëti refuse de s'avancer.

Après le départ de M. Poëti, M. Girard s'est présenté devant les médias. À plusieurs reprises il a souligné que la décision sur son avenir ne lui appartenait pas. « J'adore l'AMT, j'adore les dossiers de transport collectif », a-t-il répété.

Il a refusé de dire s'il était inquiet pour son poste de PDG, mais il s'est montré très diplomate, voire prudent, dans ses réponses, soulignant que l'AMT travaillait en fonction des priorités du gouvernement et qu'il avait hâte de revoir le ministre. Au sujet du SLR, il s'est contenté de dire que L'AMT avait déjà fait des «recommandations» sans rappeler explicitement que l'agence défendait le projet.

Photothèque Le Soleil

Nicolas Girard.