Réduction des dépenses de l'État et stimulation de l'économie. Voilà les grandes orientations proposées par le premier ministre Philippe Couillard, mercredi, lors du discours d'ouverture de la session.

« Nous ne reculerons pas devant l'ampleur de la tâche, a-t-il déclaré à l'Assemblée nationale. Nous allons avancer en toute transparence, dans un dialogue constant avec les Québécois, la main tendue à l'opposition et le regard tourné vers l'avenir. »

Le premier ministre, élu le 7 avril, a prévenu que certaines décisions seront douloureuses, mais nécessaires. Les finances du Québec sont en situation de « déséquilibre structurel », ce qui représente une « menace » pour la liberté de choix de la province.

« Nous avons débattu de mesures ponctuelles sous un gouvernement et un autre, mais les vraies réformes ont été repoussées, a-t-il dit. Parce que ce Parlement était divisé, ce qui aurait été souhaitable il y a 15 ans, ce qui aurait été nécessaire il y a 10 ans devient aujourd'hui une urgence. »

Son gouvernement compte revoir tous les programmes de l'État et mettre sur pied une commission permanente chargée d'évaluer l'action du gouvernement.

Alors que des négociations collectives se profilent à l'horizon, il a invité les employés de la fonction publique à réfléchir sur la notion d'«acquis» en reformulant le mot. 

« À qui - ou à quelle génération - allons-nous envoyer la facture si nous n'agissons pas ? À qui allons-nous pouvoir demander de négocier à des taux normaux nos emprunts si nos finances publiques sont hors de contrôle ? À qui allons-nous confier la conduite de nos affaires si nous n'avons pas le sens des responsabilités d'y voir nous-mêmes ? »

À la rigueur budgétaire, le gouvernement Couillard fera de la stimulation de l'économie la deuxième « colonne » de son action.

Le Plan Nord, le programme de développement des mines dans le Nord québécois, sera ravivé après avoir été mis au rancart par le gouvernement péquiste. Le gouvernement Couillard compte en revanche maintenir le programme d'électrification des transports lancé par son prédécesseur.

Québec compte poursuivre la consultation populaire sur le développement des la filière des hydrocarbures. En matière d'hydro-électricité, il relancera le programme des mini-centrales stoppé par le gouvernement Marois l'an dernier.

Fardeau fiscal

Réduire les dépenses et augmenter les revenus de l'État, tout cela servira à revoir la fiscalité des contribuables et des entreprises, affirme M. Couillard.

D'éventuels surplus budgétaires seront répartis également entre le remboursement de la dette et la baisse du fardeau fiscal. En outre, Québec révisera de fond en comble le régime de soutien aux sociétés.

Transparence

Le gouvernement libéral projette également de réformer de fond en comble la loi sur l'accès à l'information de manière à ce que les dépenses de l'État soit transparentes. On va notamment divulguer proactivement le coût des projets et les dépenses du gouvernement et de ses représentants.

« Les citoyens ont le droit de savoir, a dit M. Couillard. C'est leur maison. C'est leur argent. »

Accommodements

Québec compte également introduire un projet de loi visant à clore une fois pour toutes l'explosif débat provoqué par la charte de la laïcité. Tel que promis en campagne, l'initiative visera à affirmer la neutralité religieuse de l'État, la nécessité de recevoir et donner des services à visage découvert, et à baliser les accommodements raisonnables.

« Le devoir premier d'une démocratie n'est pas d'assurer la dominance de la majorité, qui est acquise par le nombre, mais de protéger les minorités contre ses excès de pouvoir ou la discrimination », a déclaré le premier ministre.

Santé

Le gouvernement Couillard promet d'inaugurer 50 cliniques ouvertes 24 heures sur 24 pour éviter d'engorger les urgences. La Régie d'assurance-maladie prendra en charge des examens diagnostics comme des scans, des échographies, des tests de résonance magnétique, même lorsqu'ils sont offerts en clinique privée.