La ministre de la Famille, Francine Charbonneau, lève en partie son moratoire sur l'attribution de nouvelles places subventionnées en garderies. Les projets prévus pour cette année obtiennent le feu vert.

Mme Charbonneau avait décrété la semaine dernière un « gel temporaire », selon l'expression de son personnel, dans l'octroi de nouvelles places à 7$ par jour. Elle avait l'intention d'attendre le dépôt du budget et des crédits de son ministère, en juin, pour décider combien de projets de centres de la petite enfance (CPE) et de garderies privées pourront voir le jour.

Des CPE et des garderies privées qui étaient sur le point d'ouvrir leurs portes se retrouveraient plongés dans l'incertitude. Même chose pour les parents à qui ces établissements avaient garanti une place.

La grogne des parents et des associations de garderies a fait reculer la ministre.

« On a peut-être mis en place des inquiétudes, j'en conviens, et j'en prends la responsabilité. Les familles du Québec nous ont dit : attendez, on est inquiets. On s'est mis en marche rapidement, on a fait les choses et, ce matin, on dit : C'est reparti », a affirmé Francine Charbonneau, à l'entrée d'une réunion du Conseil des ministres, mercredi.

Le gouvernement a fait des « analyses » et a conclu qu' « on peut avancer et faire les choses correctement ». « Le Québec peut se payer ce qui s'en vient cette année », a ajouté Francine Charbonneau.

Le feu vert de la ministre vise « les projets de cette année » - elle n'en a pas précisé le nombre. « Tous les gens qui sont prêts pourront débarrer la porte » de leur garderie, a lancé la ministre. 

Si l'on se fie au dernier budget Marceau, une centaine de millions de dollars sont nécessaires pour financer les nouvelles places en CPE et garderies privées subventionnées cette année (2014-2015). Ce serait donc la facture que le gouvernement Couillard a décidé d'essuyer.

Le gouvernement pourrait toujours revoir le calendrier de réalisation des projets prévus pour les années à venir.

Au total, 600 projets - dont ceux prévus cette année - étaient visés par le moratoire. Ces projets découlent de deux appels d'offres, l'un de 13 000 places lancé par le gouvernement Charest, l'autre de 15 000 places par le gouvernement Marois. Les places en jeu devaient voir le jour d'ici la fin de 2016 afin que le réseau en compte alors 250 000, selon l'échéancier fixé par le gouvernement Marois.

Le Parti québécois se réjouit de la volte-face de la ministre Charbonneau. Bloquer l'ouverture de garderies qui étaient fin prêtes à accueillir des enfants était une décision « absurde », a affirmé son chef intérimaire, Stéphane Bédard, au terme d'une réunion du caucus péquiste. Il lui demande de garantir que tous les projets prévus d'ici la fin de 2016, et non seulement ceux de cette année, auront le feu vert. Pour financer ces projets, le PQ avait l'intention de faire passer de 7$ à 9$ par jour le tarif demandé aux parents. Le gouvernement Couillard rejette cette hausse et préconise une indexation. Il lorgne les quelque 200 millions de dollars de surplus accumulés par les CPE.

Archives La Presse Canadienne

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