Le Parti québécois exige des explications du premier ministre élu Philippe Couillard à propos d'allégations de malversations dans le financement du Parti libéral du Québec (PLQ).

La députée Agnès Maltais a fait ces commentaires mercredi à propos de documents de l'Unité permanente anticorruption (UPAC) qui viennent d'être rendus publics.

Jusqu'ici frappées d'un interdit de publication, ces déclarations assermentées avaient servi aux policiers pour obtenir un mandat de perquisition du siège du PLQ, l'été dernier.

Lors d'un point de presse, Mme Maltais a déclaré que le cabinet de l'ancienne ministre libérale Nathalie Normandeau aurait été au coeur d'une vaste conspiration criminelle qui aurait permis à des entreprises d'acheter les faveurs du gouvernement libéral de Jean Charest grâce à des contributions politiques.

Selon ce qui a été rapporté dans les médias qui ont pu obtenir ces documents, l'ex-ministre des Affaires municipales est intervenue dans l'octroi d'une subvention de 11 millions $, en février 2007, malgré l'avis contraire de fonctionnaires.

Cette somme, remise à la municipalité de Boisbriand, a permis au cabinet de génie-conseil Roche et à l'entreprise de construction Infrabec de réaliser un projet d'usine de filtration d'eau.

Selon les documents, la décision de Mme Normandeau est le résultat d'un financement politique soutenu depuis 2005 et d'un exercice d'influence par différents intervenants auprès d'elle-même et du PLQ.

Citant les documents, Mme Maltais a affirmé que les objectifs de financement du PLQ auraient forcé le recours aux dons d'entreprises. Le PLQ aurait aussi eu recours à une double comptabilité et une «127e circonscription virtuelle» aurait été créée pour recueillir ces contributions d'entreprises.

La députée péquiste, réélue dans Taschereau le 7 avril, affirme que M. Couillard doit dire si l'UPAC lui a transmis ces informations lorsque des enquêteurs l'ont rencontré, et préciser depuis quand existe cette double comptabilité et combien d'argent a été ainsi dissimulé.

«Nous aimerions de la part du premier ministre une réponse à ces quelques questions», a dit Mme Maltais.

Dans un communiqué, Mme Normandeau a déclaré que cette subvention a fait l'objet d'échanges rigoureux avec les fonctionnaires du ministère à l'époque.