Le prochain ministre provincial de la Santé aura énormément de pain sur la planche selon le président du conseil d'administration du Conseil pour la protection des malades, Paul G. Brunet.

En entrevue à La Presse Canadienne, M. Brunet a insisté sur le fait que le détenteur de ce poste-clé devra effectuer «une révision en profondeur du réseau».

Il a martelé qu'il s'agissait d'un passage obligé. Il est même allé jusqu'à «supplier le gouvernement d'arrêter d'investir de l'argent neuf» sans revoir, d'abord, le fonctionnement du système.

À son avis, pour arriver à donner un pareil coup de barre, «ça va demander beaucoup de courage et de travail de persuasion».

Il a ajouté que pour mener à bien une mission aussi délicate, il faudra un élu doté de «détermination», de «tact» et d'un «respect inconditionnel envers les autres».

Paul G. Brunet a expliqué que ces qualités seront nécessaires puisque les interlocuteurs avec lesquels le ministre devra échanger exposeront diverses sources d'insatisfaction profonde.

Me Brunet a précisé qu'au fil du temps, il a personnellement eu l'occasion d'écouter les doléances des uns et des autres.

«Les syndicats appellent pour dénoncer du gaspillage, les gestionnaires disent qu'il y a des ennuis d'imputabilité et de responsabilité, il y a aussi un problème de motivation des troupes», a-t-il énuméré.

Quand il s'est fait demander s'il croyait que Gaétan Barrette avait l'étoffe pour composer avec cette panoplie de soucis, il a répondu longuement et de manière nuancée.

Il a, d'abord, souligné que le député de La Pinière est «réputé pour ne pas avoir peur de mettre l'épaule à la roue, peu importe la grandeur de la roue».

Par la suite, Paul G. Brunet a mentionné que l'ancien président de la Fédération des médecins spécialistes du Québec a déjà laissé entendre qu'«il pensait que le réseau méritait d'être mieux dirigé».

Aux yeux de M. Brunet, si le Dr Barrette se retrouvait à la tête du ministère provincial de la Santé, il aurait donc «une occasion en or de montrer que ce qu'il prêchait, il est capable de le mettre en oeuvre».

Il a, toutefois, reconnu qu'une telle nomination ne manquerait pas de «causer un certain émoi».

Il a conclu en disant qu'il n'était pas persuadé que le fait d'être médecin mérite d'être considéré comme la «qualité première de quelqu'un qui veut devenir ministre de la Santé».