Il n'y aura pas de série de débats face à face à TVA lors de la prochaine campagne électorale. «On refuse la formule. C'est un non ferme», dit le directeur général du Parti québécois (PQ), Sylvain Tanguay.

TVA voulait revenir à la charge avec cette formule présentée pour la première fois en août 2012 lors de la dernière campagne provinciale. Il y aurait eu deux face-à-face par soir, étalés sur trois soirées, entre Pauline Marois, Philippe Couillard, François Legault et Françoise David.

Le PQ répond que la formule d'un unique «grand débat national» présenté sur tous les réseaux de télévision permettrait d'avoir «le meilleur portrait des chefs et de la campagne». «Et trois soirées de débat, ça monopolise beaucoup de temps dans une campagne, qui tombe pratiquement en arrêt», ajoute M. Tanguay.

La formule d'un grand débat de deux heures permet aussi déjà quelques échanges en face-à-face entre les chefs, fait-on valoir au PQ.

Une seule chose semble acquise: les quatre partis représentés à l'Assemblée nationale (Parti québécois, Parti libéral, Coalition avenir Québec et Québec solidaire) participeront au débat.

Marois «a peur», dit Couillard

En campagne électorale, l'opposition a habituellement avantage à saisir le maximum de chances de se faire entendre, surtout si elle accuse un retard dans les sondages. Le gouvernement a quant à lui un fardeau supplémentaire, celui de défendre son bilan.

Sans surprise, les libéraux et les caquistes montent aux barricades. «Pourquoi Pauline Marois a-t-elle peur de venir me confronter en débat face à face? Leurs cachotteries et leur piètre bilan économique sont-ils trop difficiles à défendre?», a martelé le chef libéral Philippe Couillard. Plus il y a de débats, mieux les électeurs seront informés, croient M. Couillard et le chef caquiste François Legault.

Selon nos informations, les partis ont rencontré TVA il y a quelques jours et Radio-Canada, vendredi. Un déclenchement d'élections la semaine prochaine compliquerait la tâche de TVA. La série de trois débats devrait se dérouler durant la période de sondages des cotes d'écoute. Le réseau a indiqué aux partis qu'il diffuserait alors la série de débats à LCN, et non sur sa chaîne principale. Ce problème pourrait être évité si la campagne commençait le 11 mars.

Le PQ propose ainsi de revenir à la formule des précédentes campagnes électorales, où un seul débat national était organisé par un consortium de radio et télédiffuseurs formé notamment par Radio-Canada et TVA. Mais ce front commun a été rompu lors de la dernière campagne. Et personne dans les deux camps ne voulait commenter la possibilité de reformer le consortium élargi. «Il n'y a pas encore de campagne électorale», a justifié Marc Pichette, directeur des relations publiques à Radio-Canada.

Le PQ invite les «grands réseaux» à «évaluer sérieusement» sa proposition. Mais pressentant cette difficulté, il a proposé que la Tribune de la presse - l'organisme qui regroupe les journalistes de l'Assemblée nationale - organise le débat. Le groupe n'avait pas été informé vendredi de cette invitation inusitée.