Après 25 ans de loyaux services au Parti libéral du Québec, Henri-François Gautrin est «triste et blessé de se voir ainsi rejeté» par le nouveau chef Philippe Couillard, résume sa conjointe, Liliane Lavallée.

Le vétéran ne voulait pas donner d'entrevues, jeudi. Il doit faire un point de presse aujourd'hui dans sa circonscription pour officialiser son départ. Jointe à la maison hier soir, sa conjointe était toutefois plus loquace. Elle soutient qu'il n'a jamais songé à donner la circonscription à sa fille, Isabelle, qui travaille au bureau de circonscription de Marguerite Blais. Il avait plutôt envisagé d'«éventuellement» céder sa place au président de l'association de circonscription ou à l'agent officiel dans Verdun. «Mais il pensait faire l'élection pour penser plus tard à ce qu'il ferait», a expliqué Mme Lavallée.

M. Gautrin, à 70 ans, était à l'Assemblée nationale depuis bientôt 25 ans, ayant été élu pour la première fois en 1989 avec Robert Bourassa dans la circonscription laissée vacante par Paul Gobeil. Les libéraux ont été élus sans interruption depuis 40 ans dans cette circonscription. Le PQ y obtient toujours de 30 à 35% des voix. Au dernier scrutin, la montée de la CAQ a réduit la majorité de Gautrin à un peu plus de 500 voix.

Il a tout fait pour résister à cette demande de partir volontairement, déclare Liliane Lavallée.

«Il est triste de finir une carrière en se faisant rejeter. La décision vient de M. Couillard, qui n'a pas pris les remarques», explique-t-elle. Le jour de son arrivée à l'Assemblée nationale, M. Couillard avait dû expliquer les propos de Gautrin, qui avait prédit une victoire majoritaire du PQ aux élections imminentes.

«M. Couillard n'a pas le même talent que M. Charest. Ce dernier pouvait accepter des dissensions au sein du caucus. Sous M. Couillard, tous les députés doivent avoir la même ligne. Mme Houda-Pepin, par exemple, avait une grande sympathie de la part du public. Elle exprimait des nuances, alors que M. Couillard est plus catégorique», résume Mme Lavallée.

Candidats

Pendant ce temps, la liste des candidats aux prochaines élections s'allonge. Dans Trois-Rivières, les péquistes ont mis de côté leurs dissensions internes et accepté à nouveau un candidat de l'extérieur, Alexis Deschênes, un ancien journaliste de TVA. Sa candidature a été confirmée hier. Pour lui faire face, le PLQ annoncera sous peu la candidature de l'ancien président de la Chambre de commerce et d'industrie Jean-Denis Girard, qui s'était distingué dans le dossier Gentilly-2.

Pour affronter Amir Khadir dans Mercier, le PQ mise sur Sylvie Legault, une comédienne connue surtout pour sa participation à la Ligue nationale d'improvisation.