Pour prendre de court le Parti libéral du Québec (PLQ) et la Coalition avenir Québec (CAQ), Pauline Marois est tentée d'appuyer sur l'accélérateur. Le dépôt d'un budget avant les élections est désormais acquis, et cela pourrait bien être chose faite dès jeudi de la semaine prochaine, soit le 20 février.

Mais il faudrait mettre la machine sous pression au ministère des Finances pour un budget modeste, sans réforme ambitieuse. Hier, le ministre Nicolas Marceau a souligné qu'il n'avait pas terminé ses consultations prébudgétaires - il voit aujourd'hui les partis d'opposition.

Plusieurs scénarios

À l'Assemblée nationale, Mme Marois a soutenu qu'il n'y aurait pas d'élections «dans les prochains jours ou les prochaines semaines». Un déclenchement en février paraît peu probable, indiquent des sources à l'interne, qui précisent toutefois que plusieurs scénarios sont encore sur la table.

Néanmoins, le dépôt d'un budget hâtif préparerait la voie à des élections déclenchées au début du mois de mars, pour un scrutin 33 jours plus tard.

Le scénario d'un budget hâtif a été lancé hier midi par RDI. Au sein du gouvernement, on soutient que la décision n'est pas encore arrêtée. «C'est possible, si le gouvernement le demande», résume-t-on. Il faudrait s'attendre à un énoncé bien plus modeste, un budget «light»; pour un budget plus élaboré, les Finances auraient besoin de plus de temps. Le budget québécois, déposé le 20 février, tomberait seulement neuf jours après le budget fédéral, un élément central dans les scénarios de Québec. Il faut aussi compter quelques jours pour l'impression.

La campagne électorale risque de chevaucher les semaines de relâche scolaire, ce qui ne paraît pas être un obstacle, confient des sources gouvernementales - «la Terre n'arrête pas de tourner».

Au Parti québécois, on assure que les bus nécessaires à la tournée électorale n'ont pas encore été réservés; il faut compter près de deux semaines de préparation pour ces autocars destinés au chef du parti et aux journalistes.