Les représentants de l'opposition ont estimé mercredi que la première ministre Pauline Marois a engagé une dépense excessive en se déplaçant par hélicoptère pour aller jouer «au Père Noël» en Mauricie cette semaine.

Le député caquiste Christian Dubé a déclaré que dans le contexte actuel où les finances publiques sont déficitaires, Mme Marois aurait dû faire preuve de retenue. Selon M. Dubé, cette décision s'inscrit dans un blitz préélectoral du gouvernement minoritaire péquiste.

«On est conscients, là, qu'il y a un jeu politique que les libéraux faisaient dans les semaines qui précédaient une élection possible, a-t-il dit. On faisait une distribution de cadeaux. Vous ne trouvez pas que ça a l'air du Père Noël qui arrive en hélicoptère, vous?»

Lors d'un point de presse à l'Assemblée nationale, M. Dubé a souligné la contradiction du gouvernement, qui d'un côté peine à équilibrer les dépenses publiques, tout en se permettant des déplacements aussi coûteux.

«Je vous le dis, là, pendant que la maison brûle, madame se promène puis fait 85 annonces», a-t-il dit en faisant référence aux investissements annoncés par le gouvernement en Mauricie ces derniers jours.

Le cabinet de Mme Marois a expliqué que ce trajet héliporté, entre Montréal et Shawinigan, mardi, était nécessaire en raison de l'horaire chargé de la première ministre. Il n'a pas été possible de connaître les frais engagés pour le nolisement de l'appareil, les médias étant invités à faire une demande en vertu de la loi sur l'accès aux documents pour l'obtenir.

Le whip en chef des libéraux, Jean-Marc Fournier, a affirmé mercredi que le recours au transport aérien aurait pu être évité, si Mme Marois avait mieux organisé son emploi du temps.

«Je ne trouve pas qu'elle a fait le bon geste, franchement, a-t-il dit. Et sa réponse sera: «J'étais à Montréal pour faire une autre annonce, et là, je devais en faire une autre'.»

Selon M. Fournier, la première ministre regroupe ses annonces la même journée pour éviter d'avoir à répondre aux questions des journalistes, grâce au prétexte de son agenda chargé.

«Dans plusieurs cas, il peut être possible, pour des dirigeants, de devoir prendre des avions, des hélicoptères, je ne le sais pas, ça peut arriver, a-t-il dit. Dans ce cas-là, la raison qui le justifiait était le fait qu'ils avaient une autre annonce à faire le matin même, qui aurait pu être faite le dimanche, le samedi, le lundi, le vendredi, le jeudi.»

À la veille d'un caucus des députés du Parti québécois, Mme Marois est arrivée à Shawinigan mardi, à bord d'un hélicoptère où prenait place aussi le président du Conseil du trésor, Stéphane Bédard.

La première ministre a rejoint les membres de son gouvernement, qui ont multiplié les annonces dans la région au cours des jours précédant la réunion, qui doit permettre de préparer la rentrée parlementaire de la semaine prochaine, à l'Assemblée nationale.