François Legault est d'avis que la première ministre Pauline Marois pourrait bien chercher à tirer profit du débat actuel sur la charte de la laïcité pour déclencher des élections générales dès le mois de février.

Selon le chef de la Coalition avenir Québec (CAQ), la chef péquiste chercherait ainsi à profiter de la controverse autour de la charte, à «en faire un enjeu très émotif», pour éviter de parler d'autres enjeux plus difficiles pour le gouvernement, nommément la situation économique, le fardeau fiscal des contribuables et le partage des déficits des régimes de retraite des employés municipaux.

«Le plus vite on va en élections, le plus vite on garde le focus sur la charte: c'est ce qu'elle souhaite», a estimé M. Legault, en point de presse, mardi, au terme d'une rencontre avec le maire de Québec, Régis Labeaume.

«La dernière chose qu'elle veut faire, c'est de parler d'économie, de parler de fardeau fiscal», a-t-il ajouté, en parlant de Mme Marois.

Si le scénario d'un déclenchement d'élections générales dès février s'avère, M. Legault prétend que son parti est fin prêt à en découdre dès maintenant avec le Parti québécois et le Parti libéral de Philippe Couillard, même s'il a perdu au cours des derniers mois deux de ses principaux adjoints, dont l'organisatrice en chef de sa campagne électorale, Brigitte Legault, et que les sondages le placent dans une situation défavorable.

Il soutient qu'il n'est pas du tout préoccupé par la piètre performance de son parti, relégué au troisième rang, loin derrière le PLQ et le PQ, dans les sondages d'opinion. Car à ses yeux, les sondages d'opinion ne donnent pas l'heure juste sur l'humeur de la population, en raison précisément du débat autour de la charte et de la neutralité religieuse de l'État. «Actuellement, les sondages ne veulent rien dire», selon lui.

Que la campagne électorale ait lieu dès maintenant ou plus tard, il est d'avis que de toute façon d'autres enjeux primeront, et au premier chef le développement économique.

A très court terme, M. Legault devra cependant trouver un successeur à Brigitte Legault, car pour l'instant la CAQ n'a personne pour chapeauter sa prochaine campagne électorale.

Malgré cela, il dit que son parti est «beaucoup plus avancé sur la préparation de la campagne électorale qu'on l'était au début de la campagne il y a un an et demi, en 2012».