Le Commissaire à l'éthique devrait enquêter sur les commentaires controversés de la ministre Élaine Zakaïb, tel qu'entendus la semaine dernière à la Commission Charbonneau, selon la Coalition avenir Québec (CAQ).

La CAQ a dénoncé lundi le «mutisme» de la ministre à la suite des conversations captées grâce à de l'écoute électronique et rendues publiques par la commission, des propos que le parti associe à une forme de favoritisme inacceptable du Fonds de solidarité FTQ à l'endroit de l'entrepreneur Tony Accurso.

Selon le porte-parole de la CAQ en matière d'économie, le député Stéphane Le Bouyonnec, la ministre Zakaïb aurait dû divulguer qu'elle avait rencontré les enquêteurs de la Commission Charbonneau.

Elle devrait donc se retirer de ses fonctions tant que la lumière n'aura pas été faite sur ses déclarations passées et les raisons de son silence, à moins que la première ministre Pauline Marois décide de la suspendre immédiatement.

M. Le Bouyonnec a fait parvenir une lettre au Commissaire à l'éthique et à la déontologie, lundi, pour réclamer la tenue d'une enquête sur cette histoire.

Selon lui, la ministre, qui autrefois dirigeait les Fonds régionaux du Fonds de solidarité, a enfreint le Code d'éthique des membres de l'Assemblée nationale en manquant de transparence.

Il lui reproche notamment de ne pas avoir informé les députés des informations qu'elle détenait précisément au moment où les parlementaires remettaient en question, en commission parlementaire il y a à peine quelques mois, le mode de gouvernance du Fonds de solidarité. Ces informations auraient été utiles aux députés, a-t-il dit.

D'après l'écoute électronique dévoilée à la Commission Charbonneau la semaine dernière, Mme Zakaïb savait que des dossiers d'investissement étaient bloqués au Fonds pour ne pas faire concurrence aux entreprises de Tony Accurso.

«Le mutisme de la ministre est en contravention avec le Code d'éthique et de déontologie des députés», a soutenu le député caquiste en point de presse, en rappelant que les députés avaient un devoir de vérité envers la population.

«La ministre a caché des faits qui auraient dû être divulgués», selon lui.