Pauline Marois est très satisfaite de la performance de son gouvernement même s'il a échoué à respecter son engagement formel d'équilibrer les finances publiques.

Dans son bilan de fin de session parlementaire, vendredi, la première ministre a dit croire que les Québécois ne lui tiendront pas rigueur d'avoir plongé le Québec dans un gouffre budgétaire de 2,5 milliards $ alors qu'elle avait promis de rétablir le déficit zéro au terme de l'année en cours.

Le trou budgétaire n'assombrit pas, selon elle, le bilan de son gouvernement.

«Je ne crois pas, parce que ce sur quoi nous avions du contrôle, nous l'avons exercé avec beaucoup de rigueur et de sens des responsabilités. Nous nous étions engagés à contrôler les dépenses de l'État, c'est ce que nous avons fait de façon exemplaire. L'objectif non seulement a été atteint, mais le résultat est meilleur que ce que nous avions prévu. Cependant, du côté des revenus,  ils ont été moins au rendez-vous et ce n'est pas seulement la réalité québécoise», a-t-elle expliqué.

Avec des politiques de création d'emplois et un contrôle serré de la croissance des dépenses, la première ministre espère parvenir à rééquilibrer les finances publiques dans deux ans. Mais la quête de l'équilibre budgétaire ne doit pas éclipser le fait que l'économie du Québec se porte plutôt bien, a soutenu Mme Marois, qui a reçu un accueil chaleureux de ses troupes lorsqu'elle s'est présentée en point de presse.

«On a géré avec rigueur, on a atteint les cibles que nous pouvions atteindre et puis les résultats économiques, malgré ce que voudraient leur faire dire les libéraux, sont très positifs. Les derniers chiffres, c'est une croissance du PIB de 1,4 pour cent dans les derniers mois au Québec alors que celle du Canada est de 0,9, la croissance de nos exportations est à hauteur de 3,4 pour cent alors que c'est 1,6 pour cent au Canada. Les données fondamentales sur notre économie sont bonnes», a-t-elle déclaré.

Du reste, Mme Marois estime que les Québécois ont bien d'autres préoccupations que l'équilibre budgétaire.

Sur le plan législatif, le gouvernement minoritaire du Parti québécois a continué d'éprouver de graves problèmes de cohabitation avec les partis d'opposition. La réforme de la loi 101 a échoué, la Banque de développement ne verra pas le jour, le débat sur la charte des valeurs semble engagé dans un cul-de-sac, et le projet de loi sur les mines a dû être remanié à la 11e heure après des mois de débats acrimonieux.

En revanche, le PQ est parvenu à imposer son ordre du jour dans le débat public, au grand dam du Parti libéral et de la Coalition avenir Québec, les deux formations qui aspirent au pouvoir.