Le ministre des Relations internationales, Jean-François Lisée, est discrédité par la réaffectation d'André Boisclair qui tarde à se concrétiser, deux mois après qu'il eut quitté ses fonctions de délégué général du Québec à New York, estiment les libéraux.

La députée libérale Lise Thériault a déclaré, lundi, que M. Lisée se traîne les pieds concernant la réaffectation de M. Boisclair, qui a demandé à être relevé de ses fonctions afin de poursuivre notamment le député caquiste Jacques Duchesneau.

Mme Thériault a soutenu que le gouvernement avait manqué de très nombreuses occasions de réaffecter M. Boisclair, notamment à la Régie des installations olympiques (RIO) récemment, où la libérale croit qu'il aurait été la personne toute désignée pour exercer ces fonctions.

En octobre, M. Lisée avait assuré que la réaffectation de M. Boisclair était une question de jours. Son cabinet ainsi que le conseil exécutif, le ministère de la première ministre Pauline Marois, ont confirmé lundi que le secrétariat aux emplois supérieurs n'avait pas encore trouvé de nouveau poste pour M. Boisclair, qui continue à toucher sa rémunération de 170 000 $.

En entrevue lundi, Mme Thériault a affirmé qu'il s'agissait d'un gaspillage de fonds publics inacceptable dans le contexte actuel, où le gouvernement a repoussé l'atteinte de l'équilibre budgétaire de deux ans.

Selon la députée libérale, M. Lisée n'a cessé de se discréditer dans le dossier de M. Boisclair, en attendant tout le temps d'être mis devant le fait accompli pour agir. Mme Thériault a rappelé que le gouvernement avait tardé à annuler le décret qui accordait une double nomination à l'ex-chef péquiste.

«M. Lisée, sur ce sujet, il n'a pas de crédibilité, a-t-elle dit. (...) Dans un contexte où on sait qu'on n'atteint pas l'équilibre budgétaire, où on sait qu'on va devoir se serrer la ceinture, je trouve dommage qu'il y ait un gaspillage de fonds publics, on n'a pas les moyens de gaspiller ça.»

L'ex-ministre Boisclair a déposé au début du mois de novembre une poursuite de 200 000 $ pour atteinte à sa réputation contre le député caquiste Jacques Duchesneau, son chef François Legault et la Coalition avenir Québec (CAQ).

Attaqué par la CAQ, qui a relié sa consommation passée de cocaïne à une promesse de subvention, M. Boisclair a quitté son poste aux États-Unis le 27 septembre afin d'avoir la marge de manoeuvre pour se défendre.

Pour calmer le tollé suscité par l'accession de M. Boisclair à la haute fonction publique, simultanément à sa nomination à New York, Mme Marois avait décidé l'an dernier de modifier ses conditions d'embauche, jugées trop généreuses par l'opposition.

En plus de son poste de délégué général du Québec à New York, M. Boisclair avait aussi été nommé sous-ministre adjoint, un poste qu'il aurait pu intégrer après son mandat aux États-Unis. Cette permanence dans la fonction publique a été annulée par décret, en octobre.