Les revenus diminuent, les dépenses augmentent, et Pauline Marois ne promet plus d'équilibrer le budget. «Idéalement, [l'objectif] serait de garder le cap sur le déficit zéro, mais on ne veut pas mettre à mal notre économie pour y arriver», a affirmé la première ministre à la clôture du conseil national du Parti québécois. Le thème de la rencontre: Faisons du Québec un pays riche.

«Si les revenus n'étaient pas au rendez-vous comme prévu, l'important sera de ne pas mettre à mal notre économie en appliquant, par exemple, des compressions budgétaires», a-t-elle ajouté.

Les derniers chiffres du ministère des Finances montrent que le gouvernement péquiste n'atteint pas ses cibles. Le 31 juillet, quatre mois après le début de l'année financière 2013-2014, le déficit s'élevait à 2,3 milliards. Il était de 1,8 milliard après trois mois.

Les revenus autonomes (essentiellement les taxes et impôts des particuliers et entreprises) ont augmenté de seulement 0,6%. On misait sur une hausse des revenus de 5,2%. L'inflation et la croissance économique anémique - elle a reculé lors du dernier trimestre - expliquent cette faible entrée d'argent.

Rigueur budgétaire

Mme Marois affirme que son gouvernement contrôle les dépenses. «Nous gardons le cap sur la rigueur budgétaire», assure-t-elle. Mais selon les derniers chiffres, les dépenses ont augmenté de 4%. La cible était de 1,9%. Cet écart s'explique par des paiements faits plus tôt que prévu en éducation et en santé, a nuancé en fin de semaine le président du Conseil du Trésor, Stéphane Bédard. Il promet qu'à la fin de l'année, Québec aura atteint son objectif.

Il est toutefois moins confiant en ce qui concerne le déficit zéro. «On ne veut pas avoir des lunettes roses et dire qu'on va rattraper l'écart dans les prochains mois», a avoué Stéphane Bédard. Il faut être «réaliste», dit-il.

Le ministre des Finances, Nicolas Marceau, devrait donner sa réponse dans sa mise à jour économique, attendue pour la fin du mois de novembre ou le début de décembre.