En pleine campagne électorale municipale, la Coalition avenir Québec (CAQ) a déposé jeudi un projet de loi sur les régimes de retraite qui exauce les voeux du maire sortant de Québec, Régis Labeaume. Il veut donner plus de pouvoirs aux villes pour renflouer les déficits.

La CAQ se défend de s'immiscer dans la campagne et de donner un appui à M. Labeaume, qui fait du déficit des régimes de retraite son cheval de bataille. « Ce n'est pas uniquement M. Labeaume, qui demande ça. C'est le maire de Sherbrooke, c'est l'Union des municipalités (UMQ). C'est un problème de 5 milliards » de dollars, le déficit des régimes de retraite des employés municipaux, a plaidé le député Christian Dubé. Il a toutefois reconnu que rien n'aurait empêché le dépôt de la loi la semaine prochaine, après le scrutin du 3 novembre. M. Labeaume et l'UMQ ont salué l'initiative de la CAQ.

Pour le chef François Legault, « il faut équilibrer le rapport de force » au municipal. Les villes n'ont pas assez de pouvoir face aux syndicats, selon lui.

Le projet de loi prévoit le partage obligatoire des coûts du régime à 50% entre la municipalité et ses employés à l'égard du service courant. Il accorde un délai d'un an aux parties pour s'entendre sur les mesures visant à résorber le déficit des régimes de retraite. À défaut d'une entente à l'expiration du délai, il donne le pouvoir aux municipalités d'éliminer ou de modifier unilatéralement l'indexation des prestations des retraités actuels et futurs pour les services passés. Cette mesure ne pourrait pas permettre de réduire le déficit de plus de la moitié, et l'employeur devrait verser une contribution le diminuant dans la même proportion.

De son côté, la ministre du Travail Agnès Maltais s'est engagée à déposer un plan d'action pour assurer la pérennité des régimes de retraite « dès la fin de la campagne électorale municipale ».