Le rapprochement entre Pierre Karl Péladeau et le gouvernement péquiste soulève des «préoccupations légitimes», croit le chef libéral Philippe Couillard.

Il s'inquiète entre autres de la participation à deux reprises de M. Péladeau à un comité restreint du Conseil des ministres sur l'électrification des transports. Ces comités sont habituellement réservés aux ministres. Même les députés n'en sont pas membres.

M. Péladeau était invité à titre de président du conseil d'administration d'Hydro-Québec. Il est aussi président du CA de Groupe TVA et de Québecor Média. Il aurait ainsi pu avoir accès à des informations confidentielles sur la stratégie économique du gouvernement, fait-on valoir dans le camp libéral. Il pourrait y participer de nouveau, a annoncé la première ministre Pauline Marois. «J'ai travaillé au gouvernement pendant plus de cinq ans. Dans les comités de Conseil des ministres, je n'ai jamais vu quelqu'un d'autre qu'un élu, un ministre ou des hauts fonctionnaires, y participer. Je suis surpris de cela», a réagi M. Couillard.

Plus tôt en octobre, François Gendron, vice-premier ministre et doyen de l'Assemblée nationale, n'était pas en mesure de trouver un précédent de la participation à un comité ministériel d'un président du conseil d'administration d'Hydro-Québec. «On est dans les détails», avait-il répondu lorsque questionné à ce sujet.

En mai dernier, Mme Marois affirmait que M. Péladeau, actionnaire de contrôle de Québecor, prendrait les mesures nécessaires pour éviter les conflits d'intérêts. Le chef libéral demande à Mme Marois de s'assurer qu'il y ait une «isolation complète entre l'univers médiatique et les travaux du gouvernement sur des politiques importantes». Cette isolation existe-t-elle actuellement? «On peut se poser des questions», répond-il.

M. Couillard ajoute qu'il est normal qu'à titre de président du conseil d'Hydro-Québec, M. Péladeau soit consulté sur l'électrification des transports. «Mais que ça se fasse à l'intérieur d'un comité du Conseil des ministres, je trouve cela particulier.»

Le chef libéral demande au gouvernement péquiste de mettre en place, de façon transparente, des «pare-feu» entre le plus grand groupe de presse au Québec et la participation de M. Péladeau à Hydro-Québec et dans des comités ministériels.

Photothèque Le Soleil

Pierre Karl Péladeau