Le choix des Québécois se fera entre le Parti libéral du Québec (PLQ) et le Parti québécois (PQ) lors du prochain scrutin, selon le chef libéral Philippe Couillard, qui semble ignorer la présence dans le décor de la Coalition avenir Québec (CAQ).

Il n'y a que «deux grandes formations politiques au Québec en termes d'importance, de taille», c'est le Parti québécois et le Parti libéral du Québec, a jugé M. Couillard, lundi matin, en marge d'une réunion spéciale de deux jours de ses députés en prévision du possible déclenchement d'élections générales dès cet automne.

La solution de rechange au gouvernement de Pauline Marois sera donc incarnée par le PLQ lors du prochain scrutin, selon M. Couillard, qui ne semble pas envisager une lutte à trois avec la CAQ de François Legault, qui peine à faire bonne figure dans les derniers sondages, plafonnant à 18 % dans les intentions de vote.

«Il est clair que la véritable alternative de gouvernement au Québec c'est le Parti libéral du Québec. Je pense que c'est très clair pour tous», selon celui qui mise sur le ralliement des électeurs mécontents vers le PLQ.

«Les gens nous disent: on voit que le vote important de la prochaine élection, c'est la décision de rallier tous ceux et celles qui veulent changer de gouvernement vers le Parti libéral du Québec», a-t-il ajouté, persuadé que sa formation politique incarnait «l'alternative véritable et crédible pour gouverner le Québec».

Durant son point de presse, la seule allusion faite par M. Couillard à M. Legault a été pour dire que sous sa gouverne le PLQ avait revu son programme en consultant sa base, dans toutes les régions du Québec, non pas en écrivant un livre, seul dans sa maison.

M. Legault fait paraître ce lundi un livre, «Cap sur un Québec gagnant», décrivant son projet de promotion d'une «Silicon Valley» québécoise, autour de la mise en valeur économique de la vallée du Saint-Laurent. Ce projet, axé sur la technologie et l'innovation, sera au coeur de son programme électoral.

«On est en train de bâtir un programme de gouvernement qui vient de la base du parti, qui vient des régions, qui n'a pas été concocté en vase clos, qui n'a pas été concocté à l'écart des instances du parti», a-t-il commenté.

Le nouveau programme du PLQ, de même qu'un code d'éthique, devraient être adoptés samedi, à l'occasion d'un conseil général à Montréal.

Le député caquiste Gérard Deltell est venu à la défense de son chef pour dire qu'il était faux de prétendre que M. Legault avait travaillé en vase clos. Il dit qu'il a mené des consultations auprès des membres au cours d'une tournée en régions.

Sur la perspective d'une lutte à deux, PQ-PLQ, lors du prochain scrutin, M. Deltell a jugé, en entrevue téléphonique, que le chef libéral était «très arrogant», alors qu'il s'était engagé à ne pas faire d'attaques partisanes. Il note aussi que M. Couillard n'a pas proposé «beaucoup d'idées» depuis qu'il a été élu chef, contrairement à M. Legault.

Selon lui, M. Couillard, ce «donneur de leçons», a commis «une erreur politique» en ignorant le rôle que jouera la CAQ lors des prochaines élections.

N'empêche que selon M. Couillard, à l'heure actuelle, des électeurs délaissent tant le Parti québécois que la CAQ, pour rejoindre les rangs du PLQ.

En point de presse au terme des échanges avec ses députés, M. Couillard s'est défendu d'afficher trop d'assurance quant à l'issue du prochain scrutin.

«Je n'ai en moi aucune arrogance quant à la destination finale et aux résultats», a-t-il dit, assurant qu'il ferait tout pour remporter la bataille.

Persuadés que la première ministre Marois va déclencher des élections dans les prochaines semaines, les libéraux multiplient les rencontres pour être prêts quand le coup de départ sera donné, le cas échéant.