Le conseil des ministres a finalement retiré à André Boisclair, mercredi, sa permanence à vie dans la fonction publique.

Nommé délégué général du Québec à New York il y a presque un an, l'ancien chef péquiste avait aussi négocié et obtenu, dans la plus grande discrétion, un poste de sous-ministre adjoint au ministère des Relations internationales, une fonction assortie d'une sécurité d'emploi permanente.

Devant la controverse, M. Boisclair avait dû renoncer à son emploi à vie mais le décret sur ses conditions d'embauche n'avait toujours pas été modifié avant la séance de mercredi du conseil des ministres.

Au sortir de la réunion, le président du Conseil du trésor, Stéphane Bédard, a annoncé que la permanence de M. Boisclair avait été rayée de l'entente sur son embauche, comme le souhaitait la première ministre Pauline Marois.

Le mandat de M. Boisclair à New York est d'une durée indéterminée, mais ce dernier est de retour au Québec avec plein salaire depuis la fin du mois de septembre pour se consacrer exclusivement à la défense de sa réputation.

M. Boisclair prépare en effet une poursuite en diffamation contre le député caquiste Jacques Duchesneau et son chef, François Legault. Ancien policier, le député Duchesneau a récemment tissé un lien entre la consommation passée de cocaïne de M. Boisclair et l'octroi en 2003 d'une subvention à un projet auquel était liée une entreprise infiltrée par les Hells Angels.

Le ministre des Relations internationales, Jean-François Lisée, avait d'abord expliqué vouloir attendre le rapport d'un comité-conseil sur les nominations dans la haute fonction publique avant de revoir les conditions de travail de M. Boisclair. La pression exercée sur le gouvernement pour qu'il règle ce dossier l'a toutefois convaincu d'agir sans plus attendre.

«Vous me posez la question tous les jours, l'opposition aussi, et on s'est dit: on va passer le décret et on fera le reste ensuite. C'est une technicalité», a dit M. Lisée.

Le ministre a fait savoir que M. Boisclair avait entrepris des discussions avec le Secrétariat aux emplois supérieurs (SES) - qui relève du ministère de la première ministre - pour discuter de ses affectations d'ici à son retour à New York.