La Coalition avenir Québec (CAQ) pourrait être privée de son «justicier» à la prochaine élection.

Le député de Saint-Jérôme, Jacques Duchesneau, a refusé mardi de s'engager à se porter de nouveau candidat. Il a indiqué que sa décision à cet effet n'était pas encore prise.

Lors d'un court point de presse avant la période de questions à l'Assemblée nationale, l'ancien policier a fait savoir qu'il annoncera ses intentions après le déclenchement de la campagne électorale, peut-être dès cet automne.

«C'est un pouvoir qui me revient, on verra. C'est linéaire: il y a d'abord (l'annonce) des élections et après on décide», a dit M. Duchesneau.

En matinée, le chef de la CAQ, François Legault, a lui-même entretenu le flou sur l'avenir du député franc-tireur. Il s'est limité à répéter à plusieurs reprises que M. Duchesneau sera à ses côtés lors du prochain périple électoral, omettant sciemment de préciser s'il sera candidat.

«Il va être à mes côtés. Si vous avez des questions à lui poser... Il faut attendre de voir, il faut attendre de voir quelle est la date des élections, mais il a dit qu'il serait à mes côtés. Point final», a-t-il lancé, avant d'ajouter: «Il ma dit qu'il serait dans l'autobus autant de jours que je lui demanderais. Donc, pas de problème!»

L'ancien dirigeant de l'Unité anticollusion du ministère des Transports a fait une entrée fracassante en politique durant la campagne de 2012 aux côtés de M. Legault. Avec sa réputation de «redresseur de torts», M. Duchesneau a permis à la jeune formation caquiste de s'afficher comme un joueur crédible dans la lutte à la corruption.

L'effet Duchesneau s'est toutefois atténué avec le temps et les sondages - qui placent la CAQ au troisième rang des intentions de vote, loin derrière le Parti québécois et le Parti libéral du Québec - n'augurent rien de bon pour le prochain appel aux urnes.

Il y a quelques semaines, M. Duchesneau a causé une certaine commotion dans la classe politique en tissant un lien entre la consommation de cocaïne de l'ex-ministre péquiste André Boisclair et l'octroi en 2003 d'une subvention à un projet auquel était liée une entreprise infiltrée par les Hells Angels. M. Boisclair a répliqué en annonçant sa décision d'intenter une poursuite contre le député caquiste et son chef pour atteinte à sa réputation.

Outre Jacques Duchesneau, les députés Stéphane Le Bouyonnec et Christian Dubé font l'objet de rumeurs depuis quelques semaines concernant leur avenir politique. Ils ont néanmoins assuré mardi qu'ils seraient de nouveau candidats, sous les couleurs de la CAQ, au prochain scrutin.