La première ministre Pauline Marois dit avoir été attentive aux sorties publiques effectuées par Jacques Parizeau et Lucien Bouchard, mais refuse de dire si les propos des ex-premiers ministres vont influencer le projet de charte des valeurs québécoises.

À Montréal, en marge d'une annonce économique, vendredi, Mme Marois a dit apprécier le ton employé par les ex-premiers ministres péquistes récemment.

MM. Parizeau et Bouchard se sont dits d'accord avec certains éléments du projet de charte, mais se sont notamment prononcés contre l'interdiction du port de signes religieux pour l'ensemble des employés de l'État.

Ils sont cependant en faveur que cette interdiction s'applique aux juges, aux policiers et aux gardiens de prison.

«C'est intéressant ce que soulève M. Bouchard, a dit Mme Marois. Je crois que c'est important d'analyser tous les points de vue.»

La première ministre n'a pas voulu dire si son gouvernement allait appliquer les recommandations des deux anciens premiers ministres.

«Notre réflexion se poursuit au gouvernement, a rappelé Mme Marois. On a de nombreux citoyens qui se sont exprimés. Nous faisons le cumul de ces avis.»

Dans une entrevue accordée au quotidien La Presse, M. Bouchard a plaidé pour un compromis dans le dossier de la charte, qui pourrait, selon lui, «rassembler les Québécois».

L'ex-premier ministre est même allé plus loin, affirmant que le gouvernement Marois pourrait frapper un «coup de circuit» en adoptant l'approche du compromis.

Selon M. Bouchard, l'Assemblée nationale voterait probablement à l'unanimité un projet de loi qui laisserait place au compromis.

Malgré la controverse, le gouvernement péquiste ne semble pas vouloir modifier son intention d'encadrer les règles du port de signes religieux dans la fonction publique ainsi que les demandes d'accommodements religieux.

«Je crois que ça va nous unir plutôt que de nous diviser, a laissé tomber Mme Marois. Nous allons aller de l'avant avec un projet qui va définir les règles du vivre ensemble.»