Les enquêteurs du directeur général des élections (DGE) du Québec vont se pencher sur des allégations de financement sectoriel dans le monde syndical, secteur plutôt épargné jusqu'ici par ses investigations.

Mercredi, La Presse a révélé que des débardeurs du port de Montréal, affiliés au SCFP, soutiennent avoir été récemment utilisés par leur section locale comme prête-noms, en particulier pour soutenir Vision Montréal. Un des membres du syndicat est en effet conseiller dans l'arrondissement Rivière-des-Prairies-Pointe-aux-Trembles.

Peu après, la Coalition Marcel Côté, pour laquelle il se représente, a indiqué à La Presse avoir fait signer à son candidat une déclaration sous serment dans laquelle il certifie ne pas avoir été mis au courant de telles pratiques.

Marcel Côté et Louise Harel ont aussi écrit au DGE du Québec pour lui demander de se pencher sur cette affaire. Le DGE avait déjà reçu une demande similaire provenant de syndiqués cette fois.

«Nous allons lui donner le traitement approprié, indique Denis Dion, le porte-parole du chien de garde du système électoral. Dans notre processus, il y a d'abord vérification [des allégations], puis enquête et enfin, éventuellement, émission de constats d'infraction.»

Un intérêt pour les enquêteurs

Dans le cas du dossier soulevé par La Presse, les faits remonteraient à moins de cinq ans et ne seraient donc pas couverts par le délai de prescription en matière de financement politique. On comprend alors qu'il revêt un certain intérêt pour les enquêteurs du DGE.

Ce sera aussi une incursion dans un univers volontairement négligé jusqu'ici. «Nous nous sommes concentrés sur les firmes qui obtiennent des contrats, c'est-à-dire génie-conseil, construction, avocats et comptables et vu les résultats, nous considérons que nous avions bien visé", justifie Denis Dion, porte-parole du DGE.