André Boisclair a mis sa menace à exécution. Devant le refus de Jacques Duchesneau de se rétracter, le délégué général du Québec à New York a annoncé dimanche qu'il entamait des poursuites judiciaires pour atteinte à sa réputation.

Jacques Duchesnau, François Legault et la Coalition avenir Québec (CAQ) sont visés. M. Boisclair a aussi confirmé qu'il avait quitté provisoirement ses fonctions à New York le temps de laver sa réputation. Le gouvernement a toutefois confirmé qu'il continuerait de toucher son salaire pendant cette pause. 

L'ancien ministre péquiste, qui devait rencontrer les médias lundi, a choisi de devancer d'une journée sa conférence de presse. Il a donc convoqué les médias au moment même où Pauline Marois tenait aussi un point de presse, tout comme quatre autres ministres de la grande région de Montréal, sur des sujets différents. 

Pourquoi ce changement de dernière minute? Impossible de le savoir, puisque M. Boisclair a refusé de répondre aux questions des journalistes. 

Le ministre des Relations internationales et responsable de la métropole, Jean-François Lisée, a confirmé que le gouvernement du Québec ne paierait pas pour les frais judiciaires encourus par cette poursuite. 

«C'est une situation extraordinaire qui a été créée par des politiciens en mal de copie, qui ont fait un salissage éhonté et qui nuisent aux intérêts Québec», a déclaré ce dernier lorsque questionné par les médias après un point de presse qui se tenait au même moment, au centre-ville de Montréal. 

M. Lisée a expliqué que le climat de travail très tendu à l'Assemblée nationale était attribuable aux insultes que lancent les partis de l'opposition envers le gouvernement. 

«Les partis de l'opposition lancent des insultes, le Parti québécois garde sa dignité et la personne qui nous donne le «la» est Madame Marois, qui agit en chef d'État. S'il y a un parti qui n'est pas responsable du climat actuel, c'est bien le Parti québécois. Ceux qui sont responsables sont les libéraux et les caquistes», a dit M. Lisée, réitérant que son gouvernement ne travaillait pas en prévision d'une élection cet automne. 

L'affaire Boisclair a éclaté cette semaine lorsqu'une partie du témoignage de l'entrepreneur Paul Sauvé devant la commission Charbonneau, qui était frappée d'une ordonnance de non-publication, a été libérée. 

L'entrepreneur a affirmé que M. Boisclair, alors qu'il était ministre des Affaires municipales, avait octroyé à son entreprise une subvention de 2,6 millions de dollars quatre jours avant le déclenchement des élections en 2003. 

Jacques Duchesneau a ensuite fait une sortie médiatique dans laquelle il a laissé entendre qu'il pourrait y avoir un lien entre cette subvention, la consommation passée de cocaïne de M. Boisclair ainsi que la présence d'un présumé membre des Hells Angels, Normand Casper Ouimet, dans l'entreprise de Paul Sauvé.