Rendue publique mercredi, la synthèse des bilans financiers des partis politiques préparée par le Directeur général des élections montre une chute rapide des contributions des citoyens aux partis politiques. Effet des nouvelles normes - le plafond des contributions ayant baissé de 3000$ à 1000$ - , mais conséquence, aussi, d'un engagement à la baisse des citoyens - en cinq ans, le nombre des contributeurs au PLQ est passé de 22 000 à 12 000. Au PQ, on passe de 34 000 à 24 000.

Année électorale oblige, les dépenses ont été importantes en 2012. Le PQ se retrouvait en fin d'année avec un trou de 1,2 million à combler. Le PLQ s'en tire avec 563 000$ en caisse. Plombé par la dette de l'ADQ, la Coalition avenir Québec a fini l'année avec un trou de 1,5 million.

Dans les prochaines années, les dispositions nouvelles de la loi s'appliqueront. Le plafond des contributions est tombé à 100$, compensé par l'allocation du Directeur général des élections. Les partis récoltent chaque année 2,04$ par vote dans l'urne. Le financement public des partis tournait traditionnellement autour de 30%, d'expliquer Denis Dion, le porte-parole du DGE. Bientôt, la tendance sera renversée: les partis n'auront à trouver que 30% de revenus autonomes, tout le reste viendra des contribuables.

9 millions

Les partis politiques québécois sont, dans l'ensemble, en déficit de 9 millions à la fin de 2012. Les dépenses ont été, dans l'ensemble, de 37 millions. Le DGE a versé 5 millions, soit 16,3% des recettes totales, les électeurs ont donné 10 millions, 34% du total.

35%

Au cours d'une année électorale, les revenus des contributions versées par des sympathisants aux partis augmentent généralement. En 2012, ces contributions représentaient une hausse de 35% par rapport à une année «normale» sans élection générale.

Deux fois plus au PQ

En 2012, les électeurs qui ont fait un don au Parti québécois étaient deux fois plus nombreux que les contributeurs libéraux. Ainsi 23 800 péquistes ont délié les cordons de la bourse, tandis que seulement 12 100 libéraux mettaient la main dans leur poche. Le contributeur moyen au PQ s'est délesté de 157$, une moyenne stable depuis 2008. Du côté libéral, les contributions moyennes fondaient: de 413 à 254$ entre 2008 et 2012.

Sectoriel

Les libéraux ont dû revoir leur mécanisme de financement. Ils recueillaient 72% du financement «sectoriel» auprès des professionnels, en 2008, une source de financement qui s'est tarie depuis deux ans.

Mutation

Sur les cinq dernières années, en excluant les crédits d'impôt, la participation de l'État aux partis politiques a grimpé rapidement, passant de 18 à 60% de leur budget. «Le financement des partis politiques est en train de changer d'allure complètement. Sur cinq ans, le portrait sera complètement renversé», explique Denis Dion. Et pour 2013, la tendance sera encore accentuée, puisque l'allocation du DGE va augmenter encore.

227$ pour la CAQ

Le financement de la Coalition avenir Québec est difficile à cerner: avant 2012, le parti n'existait pas, il a fusionné avec l'Action démocratique du Québec. La contribution moyenne a augmenté, passant de 199 à 227$ depuis la fusion. À l'époque de l'ADQ, par exemple en 2008, l'adéquiste moyen versait 295$ par année à son parti. Le supporteur de Québec solidaire donnait en moyenne 139$ en 2012, ce qui correspond à la moyenne des dernières années.