L'Unité permanente anticorruption (UPAC) a confirmé hier qu'elle a perquisitionné au siège social du Parti libéral du Québec en juillet dernier dans le cadre d'une enquête criminelle.

L'opération, d'abord évoquée par Radio-Canada lundi soir, était passée inaperçue cet été alors que tous les projecteurs étaient braqués sur la tragédie de Lac-Mégantic. Elle visait à obtenir des preuves tangibles d'actes criminels commis en lien avec le monde de la politique sous le règne du PLQ, qui a gouverné de 2003 à 2012.

Les mandats de l'opération, dans lesquels les policiers expliquent les raisons qui justifient une perquisition aussi délicate, ont cependant été mis sous scellé après avoir été autorisés. Les avocats de La Presse et de la SRC préparent en ce moment une requête auprès de la Cour supérieure afin que les documents soient rendus publics.

Selon ce qu'a appris La Presse, les enquêteurs avaient commencé à interroger longuement de proches collaborateurs d'un ancien membre du gouvernement Charest dès la fin de l'année 2012. L'enquête ne porterait pas sur de simples contributions politiques illégales, des infractions dont s'occupe régulièrement le Directeur général des élections. L'UPAC a agi sur son terrain habituel : les enquêtes criminelles sur la corruption, nous assure-t-on.

Des sources libérales indiquaient lundi soir que l'ancien directeur du PLQ, Robert Parent, ainsi que l'ex-ministre Violette Trépanier, responsable pendant plusieurs années du financement au PLQ, ont aussi été interrogés par la police. Des députés auraient aussi eu la visite de l'UPAC cet été.

Officiellement, le Parti libéral du Québec s'est toutefois limité à confirmer dans un communiqué que « l'UPAC, dans le cadre de ses vérifications, s'est présentée aux locaux de sa permanence de Montréal en juillet ». Le parti assure que « les employés présents ont offert leur pleine collaboration ».

La Presse a pris contact avec l'UPAC, mais celle-ci n'a pas voulu donner plus de détails en cours d'enquête.

Au cours de son témoignage devant la commission Charbonneau, l'an passé, l'entrepreneur Lino Zambito avait évoqué des activités de financement illégales impliquant plusieurs personnalités du PLQ.

La Commission n'avait d'ailleurs pas terminé ses vérifications sur les finances du parti à l'époque puisque, selon nos sources, ses représentants ont demandé de nouveaux documents aux permanents du PLQ cet été.

- Avec la collaboration de Sylvain Sarrazin et Kathleen Lévesque