Inquiétée par la remise en question du déficit zéro, la Coalition avenir Québec (CAQ) forcera le ministre des Finances, Nicolas Marceau, a expliquer les plus récents chiffres, a appris La Presse.

Son député Christian Dubé a envoyé une lettre à la commission parlementaire des finances publiques pour forcer le ministre à venir s'expliquer. Tout indique que les libéraux se joindront à eux pour convoquer M. Marceau. «On veut être certain que le ministre ne joue pas avec les chiffres», dit M. Dubé.  

Par exemple, l'année dernière, c'est seulement à la fin de l'exercice financier qu'on a ajouté aux revenus de Québec le 1,4 milliard récupéré d'Ottawa grâce à l'harmonisation de la taxe de vente. Cette année, on ajoute plutôt une partie cette somme à chaque mois, rappelle M. Dubé. Il craint que d'autres modifications similaires ne brouillent la comparaison des chiffres. «C'est notre devoir comme parlementaires de demander au ministre de rendre des comptes.» 

La prochaine mise à jour des chiffres est prévue pour la fin septembre. La CAQ veut attendre de l'obtenir avant de questionner le ministre. En juin dernier, l'opposition majoritaire avait convoqué le ministre Marceau en commission parlementaire, mais elle ne disposait pas des plus récents chiffres. Le ministère des Finances les a rendus publics deux semaines après la rencontre. «On ne veut pas que ça arrive encore une fois, dit M. Dubé. On veut avoir les chiffres pour bien faire notre travail.» 

Déficit zéro en péril ?

L'atteinte de l'équilibre budgétaire pour 2013-14 (l'année fiscale en cours) est en péril. La première ministre Pauline Marois songe à la remettre en question. Selon les derniers chiffres disponibles, le manque à gagner dans les revenus autonomes - par exemple, les taxes et impôts payés par les citoyens et entreprises - s'élève à environ 1 milliard de dollars. Quand on comptabilise tous les chiffres, Québec doit aller chercher plus de 600 millions de dollars pour atteindre l'équilibre budgétaire. L'opposition attribue ce retard aux politiques péquistes qui auraient nuit aux investissements privés. Le ministre Marceau déplore cet «alarmisme». Il explique notamment le manque à gagner par la décision des Québécois d'épargner davantage. Il rappelle aussi qu'Ottawa accuse un retard de 4 milliards par rapport à ces prévisions, ce qui est proportionnellement semblable au retard de Québec.