Pour le Québec, les provinces maritimes et les États du Nord-Est américain, il est urgent de prendre le virage de l'automobile électrique. Infinitésimales actuellement, les ventes d'auto «branchables» et «hybrides» devraient atteindre 5 % d'ici 2020.

Réunis pour leur 37e conférence annuelle, une réunion co-présidée par Pauline Marois, les six provinces et les cinq États de l'Est ont adopté lundi matin une résolution à cette fin. Pour le Québec, comme pour l'ensemble des partenaires, la côte est abrupte: les véhicules électriques comptent actuellement pour bien moins de 1% des ventes. On en trouve environ 3000 sur 4 millions de véhicules de promenade.

Pour Mme Marois, toutefois, «l'électricité des transports est une priorité absolue». Le Québec voudrait que 25% de son parc de véhicules d'ici 2020 soit électrique ou hybride, d'expliquer Mme Marois. Actuellement, 400 véhicules sont répartis dans les municipalités du Québec pour en vérifier la fiabilité, la résistance aux charges et au froid.

Daniel Breton, l'ancien ministre de l'Environnement, travaille sur un projet de politique qui devrait déboucher sur des annonces en octobre, espère-t-on. Premiers pas sur cette voie, l'an dernier, le Québec a signé une entente avec le Vermont pour l'implantation de 31 bornes de recharge sur le parcours Montréal-Burlington. Le Québec compte déjà 300 de ces bornes, offertes par 41 «partenaires», dans les commerces et les restaurants, de relever Mme Marois. Dimanche, tous les chefs de gouvernement s'entendaient sur l'importance de rendre toutes ces initiatives compatibles, sans égard aux frontières. L'implantation des guichets automatiques, il y a quelques décennies, avait nécessité le même arrimage, a rappelé un expert, James Redeker, dans sa présentation aux chefs de gouvernements.

À Québec, une équipe au conseil exécutif travaille déjà sur le projet. On vise à annoncer dans les prochaines semaines une série de programmes visant à favoriser l'achat de ces véhicules -le prix élevé de ces autos est un facteur freinant l'achat. Responsable du dossier, Daniel Breton souligne qu'«actuellement la part des autos électriques est infinitésimale, moins de 1% au Québec, c'est la même chose aux États-Unis si on fait exception de la Californie», relève-t-il. Le gouvernement Charest avait mis en place une subvention limitée pour 15 000 véhicules électriques ou hybrides pour chacune des quatre prochaines années, une goutte d'eau si on considère que, durant la même période, il se vendra 1,8 million de véhicules au Québec.

Spécialiste de cette question, Vickie Arroyo, du Climate center de Georgetown, a expliqué que les ventes de véhicules électriques étaient en croissance constante aux États-Unis. Les prix descendent régulièrement, 17 modèles sont offerts actuellement, et les rabais de taxes consentis sont un puissant incitatif pour les consommateurs, relève-t-elle.

Au cours de la conférence, Mme Marois a rappelé que les 1200 véhicules électriques actuellement sur les routes - les «branchables» et non les hybrides plus nombreux - étaient un premier pas, même si les ventes sont deux fois plus fortes que les prévisions initiales. La capacité du Québec à fournir l'énergie n'est pas en jeu, «on dispose de l'énergie pour alimenter 1 million de véhicules», de soutenir Mme Marois.

«Pour le Québec, le développement des transports du futur est un élément central de notre stratégie», a-t-elle insisté.

Par la suite, les chefs de gouvernements se sont fait photographier avec une Chevrolet Volt, tandis que le président d'Hydro Québec, Thierry Vandal expliquait les particularités de ce mode de transport.