L'administration américaine et le gouvernement Harper seront interpelés, aujourd'hui, par une position commune des premiers ministres du Québec et des Maritimes ainsi que des gouverneurs des États de l'Est américain. La catastrophe de Lac-Mégantic, survenue en juillet, pousse ces gouvernements à faire pression pour que des règles plus sévères garantissent la sécurité du transport ferroviaire.

En préparation de leur séance de travail d'aujourd'hui, les dirigeants ont tenu un souper informel hier, où les provinces et les États ont convenu d'acheminer deux résolutions, l'une à Washington et l'autre à Ottawa, réclamant que l'on suive beaucoup plus étroitement les activités des sociétés ferroviaires susceptibles de transporter des produits dangereux. Le manque de contrôle avait permis, rappelons-le, à la Montréal, Maine&Atlantic Railway de transporter du pétrole sans que les mesures de sécurité ne soient mises en place. Dans les jours qui ont suivi la catastrophe de Lac-Mégantic où 47 personnes ont perdu la vie, on peinait encore à identifier formellement le type de pétrole transporté par la société.

«La suite de Lac-Mégantic est un incontournable, surtout cette question de l'identification et du transport des matières dangereuses» observe Alexandre Cloutier, ministre québécois des Affaires intergouvernementales. Le gouvernement canadien et Washington ont déjà annoncé des resserrements. Québec et les autres provinces ont déjà demandé qu'on mette en place un système permettant d'identifier chaque minute les produits transportés, avec un dispositif de «partage d'information».

Marois coprésidente

Dans le cadre spectaculaire du Manoir Richelieu, Mme Marois copréside cette conférence avec le gouverneur du Rhode Island, Lincoln Chaffee. Démarche inusitée, elle a, au cours de l'été, rencontré une bonne partie de ses invités américains. Le Connecticut, le Maine, le Massachusetts, le New Hampshire et le Vermont font aussi partie de cette 37e conférence annuelle. Du côté canadien, outre le Québec, les provinces aussi représentées sont la Nouvelle-Écosse, le Nouveau-Brunswick, Terre-Neuve et l'Île-du-Prince-Édouard. Darrel Dexter, premier ministre de la Nouvelle-Écosse, s'est cependant fait remplacer puisqu'il est entré en campagne électorale en fin de semaine. Robert Ghiz, de l'Île-du-Prince-Édouard, s'est aussi fait remplacer par un ministre.

Pour Alexandre Cloutier, le Québec profitera de la réunion pour promouvoir les échanges économiques avec les États du Nord-Est. «Déjà il y a 11,2 milliards de dollars de commerce entre ces États et le Québec. La Nouvelle- Angleterre est un partenaire important», insiste-t-il.

Aussi, les États américains sont désormais davantage intéressés par l'hydroélectricité du Québec, en dépit de la diminution du prix du gaz naturel qui leur permet de produire de l'énergie à moindre coût. Le patron d'Hydro-Québec, Thierry Vandal, participe aussi à la réunion, mais on ne s'attend pas à la signature de nouveaux contrats. Deux projets importants de ligne de transmission vers le Sud sont à l'étude à Hydro, l'un passerait sous le lac Champlain, l'autre par Hudson, d'une capacité respective de 1000 et 1200 mégawatts.

Les premiers ministres et les gouverneurs voudront aussi s'engager à augmenter le nombre de bornes électriques pour favoriser l'utilisation de véhicules électriques. Pour M. Cloutier, il faut s'attendre à une résolution précise sur le nombre de bornes à mettre en place pour favoriser les déplacements entre le Québec et les États du Nord-Est.