Le registre visant à répertorier les blessures subies dans le sport, notamment les commotions cérébrales, que le gouvernement du Québec souhaite mettre sur pied, ne semble pas prêt de voir le jour.

Après avoir eu des discussions, au printemps, avec des représentants du ministère de l'Éducation, du Loisir et du Sport (MELS), les trois associations sportives approchées pour être impliquées dans le projet-pilote ont très peu de détails.

Hockey Québec, la Fédération de soccer du Québec ainsi que la Fédération de football amateur du Québec devaient faire partie du projet-pilote, qui, ultimement, obligerait les équipes sportives à déclarer tous les accidents.

«C'est resté lettre morte, a expliqué en entrevue le directeur technique de la Fédération de soccer, Éric Leroy. J'imagine que c'est pour des questions d'argent que ce n'est pas allé plus loin, parce nous, évidemment, nous étions très intéressés à participer. L'automne devrait nous en dire plus.»

Chaque année au Québec, le hockey, le soccer ainsi que le football provoquent respectivement quelque 53 000 , 30 000 et 18 000 visites chez le médecin, selon des données publiées sur le site web du MELS. Quelque 110 000 , 190 000 et 30 000 joueurs sont sous la supervision de ces trois associations.

Premier contact intéressant

Malgré tout, des essais ont eu lieu lors d'un tournoi U13 et U14 qui s'est déroulé en mai dernier, a confirmé à La Presse Canadienne le directeur général de Hockey Québec, Sylvain Lalonde.

Ce dernier explique qu'un logiciel qui permettrait de comptabiliser tous les accidents a été testé. Selon M. Lalonde, ce modèle ressemble au rapport d'accident actuellement utilisé par Hockey Québec.

«Le montage est en train de se faire pour le logiciel qui va comptabiliser les données, a expliqué M. Lalonde. Les prochaines étapes seront d'observer et de tenter d'améliorer ce logiciel.»

Le directeur général de Hockey Québec a confié que ce qui a été testé au mois de mai était «convivial».

«La récolte (des informations) peut se faire sur tablette ou sur mobile, explique-t-il. C'est assez intéressant.»

Selon lui, si le registre des blessures finit par voir le jour, il devrait permettre aux fédérations sportives d'effectuer des suivis plus serrés auprès des joueurs ayant subi une blessure.

«C'est peut-être l'élément clé, dit M. Lalonde. La comptabilisation des données statistiques pourrait être partagée avec le ministère. Si le rapport vient nous donner des statistiques, on pourrait avoir des actions plus ciblées.»

Le directeur général de Hockey Québec a indiqué que la cueillette des informations s'est faite de façon non nominative au mois de mai. «L'objectif du ministère, c'était d'avoir les renseignements de façon factuelle», a-t-il dit.

M. Lalonde ne croit pas que le registre réglera le dossier des commotions cérébrales au hockey mineur, mais il permettra aux responsables de Hockey Québec d'en savoir davantage sur les diagnostics de commotions cérébrales.

«Dans un rapport (d'accident), nous pouvons dire que le joueur a été sonné, qu'il s'est cogné la tête dans la bande, mais nous ne sommes pas des médecins, observe-t-il. S'il y a un diagnostic posé par un spécialiste, on pourra avoir une continuité pour comptabiliser.»

Néanmoins, à l'aube de la nouvelle saison, le directeur général de Hockey Québec a indiqué que son organisation ne changera pas ses méthodes actuelles en cas de blessures, faute de progression du projet-pilote.

«Nous on est encore sur le même mode, le mode traditionnel», a confirmé M. Lalonde.

De son côté, le MELS n'a pas été en mesure de répondre aux questions formulées au cours des dernières semaines par La Presse Canadienne en lien avec le «Registre provincial non nominatif des traumatismes subis à l'occasion de la pratique de certains sports déterminés».

Une relationniste, Esther Chouinard, a indiqué que le ministère attendait les conclusions de la consultation sur la Politique nationale du sport, du loisir et de l'activité physique, mise de l'avant par le gouvernement Marois et qui doit se terminer cet automne.