L'immense terrain de gravier et de boue au sud de la voie ferrée dans le Mile-Ex fera bientôt place au Complexe des sciences de l'Université de Montréal. Le gouvernement péquiste a débloqué 173,4 millions de dollars pour lancer le projet.

Le terrain, dont la superficie équivaut au deux tiers du parc Lafontaine, a déjà été décontaminé.

La construction des pavillons doit commencer en 2015 et se terminer à l'automne 2018. Malgré les compressions dans les dépenses en infrastructures, le gouvernement Marois a débloqué les fonds nécessaires dans son dernier plan quinquennal d'immobilisation. «Il s'agit du montant le plus important jamais octroyé par le ministère en Enseignement supérieur à un projet immobilier», s'est réjouie la première ministre Pauline Marois.

Le coût total du projet est de 350 millions de dollars. Dans la part qui vient de Québec, 92,3 millions ira aux «espaces d'enseignement». Et 81,1 millions aux «espaces de recherche».  

Le complexe comprendra un pavillon d'enseignement, une bibliothèque et un stationnement. Il abritera les départements de chimie, physique, sciences biologiques et géographie. L'édifice qui les abrite actuellement au sommet du mont Royal a des airs «néo-staliniens qui frappent l'imagination», a blagué le ministre de la Métropole Jean-François Lisée. L'Université les utilisera désormais à des fins autres.

On trouvera aussi dans le complexe des espaces résidentiels, quatre parcs et «une esplanade bordée d'arbres». Parmi les espaces résidentiels, 15% seront réservés au logement social, et un autre 15% au logement abordable - par exemple, des condos à somme modique avec chambres pour les familles.

La construction du complexe doit durer trois ans. Plus de 4600 emplois seront créés, indique-t-on. En évitant de construire sur le mont Royal, on «fait une pierre, deux coups», indique le recteur de l'Université de Montréal, Guy Breton. «On va préserver le mont Royal, et on va donner à la ville de Montréal un nouveau quartier.»

Le viaduc actuel et la voie ferrée exploitée par Canadian Pacifique seront déplacés vers le Nord pour libérer l'espace. Ces travaux seront réalisés dans la prochaine année, avant de lancer le chantier du pavillon.

Les retombées du projet «bénéficieront à l'ensemble du réseau universitaires québécoise, qui s'en trouvera plus fort», a ajouté le ministre de l'Enseignement supérieur Pierre Duchesne.

Le maire de Montréal Laurent Blanchard, les députés d'Outremont au niveau provincial et fédéral, le libéral Raymond Bachand et le néo-démocrate Thomas Mulcair, le patron de Quebecor Pierre-Karl Péladeau ainsi que plusieurs autres membres de la communauté universitaire montréalaise assistaient aussi à l'annonce.