La position de la Coalition avenir Québec (CAQ) sur la charte des valeurs québécoises constitue une «ouverture», s'est réjoui Bernard Drainville, ministre responsable du dossier.

«J'aimerais d'ailleurs féliciter François Legault et la CAQ pour la contribution qu'ils apportent au débat. Je les sens ouverts d'esprit et de très bonne volonté. Je pense que ça augure très bien pour les discussions que nous aurons par la suite», a réagi le ministre à l'entrée du caucus de présession du Parti québécois (PQ) en Gaspésie.

Pour adopter son projet de charte, le gouvernement minoritaire péquiste a besoin de l'appui de la CAQ. Le Parti libéral (PLQ) présentera sa position plus tard cet automne, mais à en juger par la véhémence de ses récentes critiques, tout indique qu'il s'opposera au projet de M. Drainville.

Pour la laïcité, la CAQ se situe entre les péquistes et les libéraux. Le parti de François Legault a durci sa position. Comme le proposait le rapport Bouchard-Taylor, elle veut interdire les signes religieux ostensibles à ceux qui incarnent l'autorité  de l'État, comme les procureurs, juges, policiers et gardiens de prison. Mais elle veut maintenant aussi les interdire aux enseignants et directeurs d'écoles primaires et secondaires publiques, car ils incarnent l'autorité morale de l'État, et exercent un pouvoir sur les jeunes.

M. Legault a toutefois fermement refusé la proposition péquiste d'étendre cette interdiction à l'ensemble des employés de la fonction publique et parapublique, comme une infirmière ou une préposée de la SAQ. Selon Le Soleil, cette interdiction s'étendrait en outre aux fonctionnaires municipaux.

D'autres médias ont indiqué qu'on pourrait offrir un droit de retrait aux municipalités, hôpitaux et universités. La CAQ s'oppose au régime de cas par cas que cela pourrait créer.

Le ministre Drainville présentera ses intentions dans les prochaines semaines. Une brève consultation suivra. Il traduira ensuite ses intentions dans un projet de loi, qui sera déposé à l'Assemblée nationale cet automne.

Le ministre a indiqué qu'il était prêt à prendre «tout le temps nécessaire» pour étudier son projet de charte en commission parlementaire et essayer de rallier l'opposition.

«Sur l'allure du débat jusqu'à maintenant, je pense que ça se passe plutôt bien», a dit le ministre. Comme l'ex-premier ministre Bernard Landry, il demande toutefois aux médias du reste du Canada de «prendre acte» de ce ton et de s'en inspirer.