Les libéraux songent à augmenter la taxe à la consommation et à diminuer l'impôt sur les salaires, a laissé entendre le chef libéral Philippe Couillard dimanche, au terme d'un forum sur la croissance économique et le développement du Québec.

Donnant ainsi un avant-goût de la «réforme majeure de la fiscalité» qu'il a promise lors de la course à la direction du parti, Philippe Couillard a dit estimer que le fardeau fiscal des Québécois «est à la limite» de ce que les citoyens peuvent tolérer. 

«Sur le principe, je pense que c'est la direction à suivre, si on veut rééquilibrer», a déclaré le chef du Parti libéral du Québec (PLQ), à propos d'une éventuelle hausse de la taxe à la consommation. «La tendance mondiale va dans cette direction. [...] Mais attention, si on taxe la consommation davantage, des mesures de protection doivent être en place pour les bas revenus», a-t-il prévenu. 

Le ton était donné, pour un chef qui a passé une partie de l'été à sillonner le Québec afin d'y recueillir commentaires et suggestions de la part des citoyens. «C'est ce que j'entends sur le terrain, les gens disent: "on travaille fort, on suit les règles, on paie des impôts, mais on a l'impression qu'on nous en ajoute toujours". Ce n'est pas normal que dans une société, quand on passe de 38 000 à 41 000 $ [en revenus], que ce ne soit pas intéressant», a affirmé celui qui lorgne la circonscription de Roberval.

Le Québec a plusieurs atouts selon Philippe Couillard - main d'oeuvre talentueuse, bilinguisme, ressources naturelles et autres -, mais il a également des problèmes, principalement un «faible taux de productivité», une lourde bureaucratie et un problème de transparence. Ces thèmes, assure le libéral, seront dans la plateforme électorale du PLQ. 

L'immigration, une distraction

S'il y a un problème qui n'en est pas réellement un, selon Philippe Couillard, c'est bien celui de l'immigration et des accommodements religieux, deux thèmes centraux de la future Charte des valeurs québécoises, pilotée par le Parti québécois (PQ).  

«Le PQ tente de changer de sujet», estime le chef libéral. Le parti au pouvoir n'est pas en mesure de présenter une «politique cohérente» à propos du développement économique ou des finances publiques, croit-il. «Ils utilisent cette question pour détourner l'attention des emplois et des autres secteurs», pense Philippe Couillard, qui ajoute que sur une base quotidienne, les Québécois sont préoccupés par leurs familles, leurs enfants ou la santé, notamment. «Personne ne me parle de ça. Les immigrants, les étrangers, ce n'est pas un problème», dit-il.

Pas un problème, mais tout de même un sujet d'intérêt pour le médecin de formation, qui voit dans l'immigration une partie du remède contre le vieillissement de la population.

«On n'a plus autant d'enfants, il faut donc se fier à l'immigration», a-t-il déclaré. «C'est aussi une question de productivité, de rester au travail. Plusieurs personnes âgées sont parfaitement en santé et actives.»