Après avoir fustigé Ottawa pour son projet d'achat d'avions de combat, le gouvernement Marois lui demande de « favoriser » Lockheed Martin afin de contribuer à la relance des installations d'Aveos.

Mardi, Québec a confirmé une subvention de quatre millions au géant américain de la défense pour un projet de 31 millions qui doit créer 220 emplois. Selon le gouvernement, cette aide non remboursable a convaincu Lockheed Martin, qui fabrique notamment le F-35, de choisir Montréal pour faire des travaux d'entretien de moteurs d'avion au lieu de transférer les équipements dans une usine de San Antonio, au Texas. La société avait toutefois annoncé dès janvier son intention de relancer les activités à Montréal.

Le Parti québécois est-il maintenant favorable à l'achat d'avions de combat? «Non... Écoutez... La question ne se pose pas. Ce n'est pas à nous de décider s'il y a acquisition ou pas des F-35», a répondu la ministre déléguée à la Politique industrielle et à la Banque de développement économique du Québec, Élaine Zakaïb, visiblement embarrassée.

Elle a ajouté plus tard: «On aimerait qu'une partie de ces contrats puisse être donnée aux entreprises du Québec, et Lockheed Martin est bien placé pour être capable d'en faire à partir de ses installations dans la région métropolitaine.» Si le gouvernement fédéral choisit d'acheter des avions de combat, «j'espère que le contenu canadien sera un critère et que ce sera possible que le gouvernement fédéral favorise une entreprise qui est installée chez nous», a-t-elle dit.

Entente même sans F-35?

Élaine Zakaïb a souligné que le contrat signé avec Lockheed Martin n'est pas conditionnel à ce que le gouvernement fédéral achète son F-35. «Leur engagement de créer des emplois est clair, c'est écrit dans le contrat, et il y a des pénalités s'ils ne le font pas», a-t-elle insisté.

Rappelons que le gouvernement Harper a l'intention de remplacer sa flotte vieillissante de CF-18. Il avait d'abord choisi d'acheter 65 F-35, mais un rapport indépendant dévoilé en décembre a révélé que la facture serait beaucoup plus élevée que prévu. Il a été forcé de recommencer le processus à zéro. Quatre appareils sont maintenant considérés.

À Ottawa, l'attaché de presse du premier ministre Harper, Carl Vallée, s'est dit «heureux que le gouvernement péquiste entende raison» et reconnaisse les retombées potentielles du projet d'achat d'avions de combat.

Avec la collaboration de Joël-Denis Bellavance