Bernard Landry aussi a vu l'enveloppe, mais n'y a pas touché. Mais elle n'était pas tendue par l'ancien maire de Laval, Gilles Vaillancourt.

Bernard Landry, élu dans Fabre le 15 novembre 1976 se souvient que, quelques jours après le scrutin, «quelqu'un de connu, un ancien élu de Laval, à Québec, à Ottawa ou au municipal» était venu le rencontrer à son bureau. M. Landry ne se souvient plus du nom et son adjointe de l'époque n'est plus.

Le mystérieux mécène voulait «féliciter» le nouveau député pour son élection, «et voulait me donner un «petit cadeau» selon ses termes. Il me montre une enveloppe dans laquelle se trouvaient quelques centaines de dollars», a expliqué M. Landry joint chez lui, hier.

«Des normes très strictes»

L'ancien premier ministre s'est alors souvenu de la stratégie adoptée par René Lévesque dans pareille situation, et avait invité le donateur à aiguiller sa générosité vers une oeuvre caritative. «René Lévesque avait mis des normes très strictes. On était avant l'adoption de la loi sur le financement des partis politiques, il n'y avait pas de tentative de corruption, pas de demande de service en retour», résume M. Landry. «Il était allé avec mon adjointe dans une sorte d'orphelinat et avait donné l'argent au religieux qui s'y trouvait», résume-t-il.

Pour M. Landry, on ne peut relier ce geste à l'administration municipale de Laval - Gilles Vaillancourt n'était que conseiller municipal à l'époque. Quelques années plus tard, le ministre des Affaires municipales, Guy Tardif, avait déclenché une enquête sur l'administration Paiement, qui, en fin de compte, avait été blanchie.

Photo archives La Presse

Bernard Landry, élu dans Fabre le 15 novembre 1976 se souvient que, quelques jours après le scrutin, «quelqu'un de connu, un ancien élu de Laval, à Québec, à Ottawa ou au municipal» était venu le rencontrer à son bureau.