Le Conseil du trésor veut mettre fin à une «allocation d'attraction» annuelle de près de 100 000$ versée au directeur général du Centre hospitalier de l'Université de Montréal (CHUM), Christian Paire.

Cette rémunération additionnelle récurrente, octroyée par le conseil d'administration du CHUM, avait été négociée en 2009, au moment où le directeur général est arrivé en poste. Le Conseil du trésor souhaite maintenant l'abolir au terme du mandat, en juin 2013, a appris La Presse.

«En juin 2009, le Conseil du trésor avait autorisé le C.A. du CHUM à accorder une rémunération additionnelle récurrente pouvant atteindre 101 000$ à son DG», confirme Jo-Annie Larocque, attachée de presse du président du Conseil du trésor, Stéphane Bédard.

Récemment, le Conseil du trésor a toutefois fait savoir à l'administration du CHUM qu'il ne souhaite pas que cette allocation soit reconduite au terme de l'entente, en juin 2013.

Cette rémunération additionnelle a varié selon les années puisqu'elle était incluse dans la rémunération totale de M. Paire, dont le plafond a été fixé à 350 000$ par le gouvernement. En 2011, elle a ainsi atteint 100 294$ tandis qu'elle était de 93 196$ cette année.

Salaire secret

C'est la première fois que le voile est levé sur les conditions salariales de Christian Paire. À ce jour, le CHUM a toujours refusé de dévoiler la teneur du contrat qui le lie au directeur général, même en vertu de la Loi sur l'accès à l'information.

La responsable des communications au CHUM, Isabelle Lavigne, a d'ailleurs refusé de commenter la rémunération de M. Paire et l'allocation d'attraction qui lui est versée.

C'est finalement du côté du ministère de la Santé et des Services sociaux qu'il a été possible d'apprendre que la rémunération totale se fixait à 350 000$, excluant la rémunération provenant de tiers.

Ce salaire inclut une prime de 7% parce que le directeur général doit être disponible en tout temps, de même qu'une allocation de gestion d'un établissement à vocation universitaire et une rémunération additionnelle (allocation d'attraction) demandée par le CHUM.

Par le passé, le CHUM s'est déjà adressé au ministère de la Santé pour obtenir une «rémunération forfaitaire supplémentaire», ce qui a été refusé.

À titre comparatif, l'ancien directeur général du CHUM, le Dr Denis Roy, recevait pour sa part une rémunération de 189 000$ assortie d'une prime de 56 700$.

En Ontario, le salaire des directeurs généraux est plus élevé, comme la rémunération des médecins et des infirmières, et il n'est pas rare qu'il dépasse 350 000$.

Revenus supplémentaires

La Presse a par ailleurs appris que le directeur général du CHUM, Christian Paire, a aussi reçu un salaire sous forme de montant forfaitaire annuel de l'Université de Montréal (UdeM), sans pour autant y avoir travaillé. Cette rémunération additionnelle a été versée en 2010 et 2011 et s'ajoutait aux 350 000$ reçus du CHUM.

À la suite d'une entente avec l'Université, M. Paire a été engagé à titre de professeur adjoint clinique à la fin de 2009, confirme le porte-parole de l'UdeM, Mathieu Filion.

Une révision des contrats a été faite à l'été 2011. «On a remarqué que ce contrat était problématique. Il n'y avait pas eu de prestation de travail», indique M. Filion en reconnaissant que «le cas de

M. Paire est assez unique».

Une lettre a été envoyée à M. Paire en novembre 2011, lui signifiant que le contrat était rompu. Après cet envoi, huit heures de travail auraient été effectuées.

Selon différentes sources, cette rémunération atteignait 80 000$ annuellement. Une part de 50 000$ était versée par l'Université. Le reste, un montant de 30 000$, provenait de la Fondation du CHUM, ce qui est illégal, selon le ministère de la Santé.