Le ministre des Finances, Nicolas Marceau, est allé rencontrer en catimini le gratin des milieux d'affaires à New York vendredi dernier afin de les rassurer sur la détermination du Québec à assainir les finances publiques.

Ironiquement, l'avenir du Fonds des générations, que Pauline Marois promettait de faire disparaître en campagne électorale, se trouvait au coeur de l'intervention du ministre péquiste.

Pour ces financiers des États-Unis - ils étaient plus de 200, représentant les banques et les grands fonds privés d'investissement -, l'existence même de ce fonds est garante de la détermination du gouvernement à juguler la dette.

Vendredi, sans évoquer bien sûr les intentions passées de son parti, M. Marceau a rappelé que le fonds, depuis son budget de novembre 2012, recevait non seulement les dividendes d'Hydro-Québec, mais aussi les futures redevances minières à compter de 2015 et les taxes nouvelles prélevées sur l'alcool.

Pas de craintes particulières

Dans sa décision de maintenir la cote de crédit du Québec, en avril, l'agence Moody's relevait d'ailleurs l'existence et le maintien du Fonds des générations. Le discours de vendredi s'est terminé sur un échange questions-réponses qui ne laissait pas percevoir de craintes particulières de la part des milieux d'affaires concernant le Québec.

Selon des sources présentes, la rencontre organisée par la délégation du Québec à New York était sans surprises. Chaque année, le ministre des Finances se prête à cet exercice au printemps; cette année, exceptionnellement, le budget a été déposé à l'automne.

Pas d'allusion à l'abandon du déficit zéro - bien que dans une entrevue à Larocque-Lapierre, en fin de semaine, Pauline Marois ait admis publiquement que Québec pourrait reporter cet objectif si la situation économique mondiale l'y contraignait.

La Presse avait rapporté la semaine dernière que devant une poignée d'hommes d'affaires de Montréal, Mme Marois avait sondé les reins et les coeurs sur un abandon éventuel de la cible de l'équilibre pour 2013-2014.