François Legault et son bras droit Jacques Duchesneau ont demandé au gouvernement d'embrayer la vitesse supérieure pour récupérer les «centaines de millions» que la collusion a coûtés au trésor public au cours des dernières années.

La Coalition avenir Québec (CAQ) a convoqué la presse cet avant-midi pour exiger le déclenchement rapide de poursuites devant la justice. La première ministre devrait même accorder des fonds supplémentaires aux avocats du gouvernement si de telles ressources pouvaient accélérer le processus, selon M. Legault.

«Les Québécois sont dégoûtés par ce qu'ils voient tous les jours depuis plusieurs mois avec la commission Charbonneau», a affirmé le chef de la formation politique. «Ce que les gens souhaitent, c'est qu'on récupère notre argent [...] qu'on s'est fait voler par les firmes de génie et les entreprises de construction.»

M. Legault est persuadé que les frais associés aux poursuites seront largement couverts par l'argent que l'État récupérera dans les coffres des entreprises fautives.

«C'est une chose d'avoir des gens qui viennent nous dire qu'ils ont floué le système. C'est une chose de voir des ingénieurs qui sont sacrifiés souvent dans une même journée. Mais là il faut que les compagnies aussi soient imputables», a fait valoir Jacques Duchesneau, député de Saint-Jérôme.

Financement sectoriel

Par ailleurs, la CAQ a affirmé qu'elle avait besoin de davantage d'information avant de rembourser la totalité ou une partie du montant qualifié de «financement sectoriel» par le Directeur général des élections du Québec (DGEQ). Hier, son rapport concluait que les partis politiques avaient amassé 13 millions de dollars de la part d'employés d'entreprises où un système de remboursement des dons pourrait avoir été mis en place. Le DGEQ continue son enquête.

Cet avant-midi, François Legault a affirmé que d'autres éléments de preuve allaient devoir être présentés avant que la CAQ sorte son chéquier.

«Il faut démontrer que ces sommes-là ont été remboursées par les firmes de comptables ou d'avocats», a-t-il illustré. «Mais s'il y a des sommes illégales qui ont été données, on va les rembourser.»

Sur 13 millions de dollars au total, environ 800 000 $ en «financement sectoriel» ont été versés à l'Action démocratique du Québec. La CAQ s'est déjà engagée à prendre la responsabilité pour les dons versés à l'ancien parti politique.