François Legault plongerait le Québec dans de vaines querelles de clocher avec son Projet Saint-Laurent, a soutenu lundi l'opposition libérale.

Loin d'être impressionné par le projet de la Coalition avenir Québec (CAQ), le porte-parole de l'opposition officielle en matière de développement économique, Laurent Lessard, y voit plutôt une vieille recette à saveur péquiste qui consiste à «déshabiller Pierre pour habiller Jean».

Le Projet Saint-Laurent, dont les grandes lignes ont été exposées en fin de semaine dernière par le chef caquiste François Legault au conseil général de son parti, vise à créer des «zones d'innovation» le long du fleuve.

L'objectif ultime de la démarche est d'attirer des investissements industriels de pointe dans la vallée du Saint-Laurent. Pour supporter l'effort, la CAQ propose de rendre disponible une somme de 2 milliards $ grâce à l'abolition de la moitié des crédits d'impôt actuellement offerts aux entreprises.

À l'occasion d'un entretien avec La Presse Canadienne, le député Lessard s'est demandé comment la CAQ espérait déployer son plan compte tenu de l'espace qu'occupent les terres agricoles dans la vallée du Saint-Laurent. La compétence fédérale sur les ports et la durée nécessaire à la décontamination des terres soulèvent aussi des questions de faisabilité, croit-il.

S'il devait être mis en application, le plan caquiste sèmerait la zizanie entre les régions comme cela a été le cas, selon lui, avec les initiatives économiques du gouvernement péquiste dirigé par Bernard Landry.

«Toutes les régions se disent: tiens encore quelqu'un qui n'accepte pas le Québec comme il est. C'est quoi le plan pour la Côte-Nord? C'est quoi le plan pour le Bas-Saint-Laurent? On a déjà joué dans ce film avec des affaires comme les carrefours de la nouvelle économie de Bernard Landry. Les villages se chicanaient entre eux», a dit M. Lessard.