Moins de la moitié des nouvelles places en garderie à 7$ que le gouvernement Marois a promises pour cette année seront créées dans les délais prévus. L'ouverture des autres est reportée.

Comme le gouvernement Charest avant lui, le gouvernement Marois a du mal à créer des nouvelles places conformément à l'échéancier qu'il s'est lui-même fixé. La ministre de la Famille, Nicole Léger, se veut toutefois rassurante. Elle entend «pousser la machine» pour que les places reportées soient réalisées au cours de la prochaine année, avant la fin du mois de mars 2014.

Le 12 novembre dernier, la première ministre Pauline Marois et la ministre Nicole Léger ont annoncé que 28 000 places seraient créées d'ici la fin de 2016 - surtout dans des centres de la petite enfance (CPE), mais aussi dans des garderies privées subventionnées. «Dans un premier temps, le gouvernement donne le feu vert dès maintenant à la création de 13 000 nouvelles places. Les projets retenus dans le cadre de cette première phase font suite à l'appel de projets lancé en 2011 et ont tous été recommandés par les comités consultatifs régionaux», disait le gouvernement dans un communiqué de presse intitulé «Un enfant, une place: un engagement qui se concrétise».

Elles assuraient que 15% de ces 13 000 places seraient «réalisables dans l'immédiat», comme le rapportait La Presse. Ainsi, environ 1950 places devaient être créées durant l'année en cours (2012-2013), soit d'ici la fin du mois de mars. Le gouvernement a par la suite revu cette estimation à 1500 places.

Mais dans les faits, 671 places seront créées d'ici le 31 mars, selon le ministère de la Famille. C'est 45% des 1500 places promises.

Le Ministère a précisé que plusieurs raisons expliquent le report de la majorité des places. «Quand on est arrivé à la signature des lettres d'engagement, un certain nombre de promoteurs ont demandé à reporter l'échéancier de réalisation, notamment parce qu'on était à l'approche de l'hiver et que c'était peu propice pour entreprendre les travaux de construction», a expliqué une porte-parole, Nadia Caron.

Le Ministère a également modifié le calendrier de réalisation de projets au moment de la signature des lettres d'engagement. «Soit parce que l'échéancier présenté par le demandeur n'était pas réaliste, soit parce que les plans n'étaient pas tous déposés», a indiqué Mme Caron. Dans d'autres cas, «les locaux n'étaient pas conformes». Certains projets ne respectaient pas les «exigences minimales de sécurité». Quelques promoteurs n'ont plus le terrain sur lequel ils devaient construire la garderie ou ils ont des «difficultés avec leur entrepreneur». D'autres doivent revoir leur montage financier.

Ces raisons peuvent paraître étonnantes, car le processus d'appel d'offres vise justement à éviter les écueils dans la réalisation des projets. La faisabilité dans les délais prévus et la capacité de respecter le budget et les normes de sécurité font partie des critères d'analyse des demandes. En répondant à l'appel d'offres, les promoteurs doivent préciser l'année de réalisation et donner des garanties sur le respect des échéanciers. Québec voulait ainsi étaler les 13 000 places jusqu'en 2016 et s'assurer qu'un certain nombre soit réalisé chaque année.

Nicole Léger estime que les places auraient pu être réalisées plus facilement s'il lui avait été possible de faire son annonce avant le mois de novembre. Elle n'a obtenu toutes les recommandations des comités consultatifs qu'à la fin du mois d'octobre, a-t-elle indiqué. Et pourtant, elle s'est tout de même engagée en conférence de presse à créer 1950 places d'ici mars.

Le mois dernier, le gouvernement Marois a lancé un autre appel d'offres pour la création de 15 000 nouvelles places d'ici la fin de 2016.