Daniel Breton pourrait finalement devoir s'expliquer en commission parlementaire au sujet de sa visite controversée au Bureau d'audiences publiques sur l'environnement (BAPE), l'automne dernier. Et c'est parce qu'il a lui-même souhaité se mettre sur le gril.

La semaine dernière, en entrevue au 98,5 FM, il a jugé qu'il était «surréaliste» de ne pas pouvoir s'expliquer en commission. L'opposition libérale a décidé de le prendre au mot. Elle a envoyé une lettre à la commission parlementaire pour demander qu'il soit entendu. Le Parti québécois (PQ) n'a pas voulu dire s'il serait d'accord. «On est au courant de son intérêt. Ce sera décidé par les membres de la commission lors de la prochaine rencontre de travail», a dit Shirley Bishop, attachée de presse du parti.

Tentative d'ingérence?

L'automne dernier, lorsqu'il était ministre de l'Environnement, M. Breton a visité le BAPE. Selon un article du Journal de Québec qui citait des sources anonymes, il aurait compromis l'indépendance de cette institution en demandant le numéro de téléphone cellulaire des commissaires et en les prévenant qu'il n'hésiterait pas à prendre contact avec eux si une décision lui déplaisait. M. Breton nie cette version des faits.

M. Breton a dû démissionner quelques semaines plus tard à cause de révélations sur son passé.

La commission parlementaire spéciale doit bientôt faire la lumière sur la visite. C'est l'actuel ministre de l'Environnement, Yves-François Blanchet, qui doit y comparaître. Mais M. Breton pourrait finalement devoir s'expliquer.

En décembre, la Coalition avenir Québec avait offert d'annuler cette commission, car M. Breton avait déjà, selon elle, payé un prix assez élevé avec sa démission. Le PQ aurait pu mettre fin à l'épisode, mais il a refusé pour montrer que les libéraux s'acharneraient sur leur député.

Le PQ ne manifestait pas le même enthousiasme, hier, à l'idée que M. Breton y témoigne. En attendant la décision, il est certain que la commission siégera durant au moins une journée la semaine prochaine, et que l'actuel ministre Blanchet devra répondre aux questions des élus.