Il n'est pas question de permettre aux garderies privées non subventionnées de participer à l'appel d'offres visant à créer 15 000 nouvelles places, a tranché la ministre de la Famille, Nicole Léger, mardi.

Ces garderies se sentent injustement exclues du processus et réclament d'avoir leur part du gâteau, à la suite de l'annonce, faite la semaine dernière, de lancer un appel d'offres pour créer 15 000 places à contribution réduite (7 $ par jour) d'ici décembre 2016.

À l'occasion de la rentrée parlementaire, la ministre Léger a dit que les choix d'emplacement faits par les propriétaires de ces garderies, essentiellement sur l'île de Montréal, ne correspondaient pas aux besoins réels identifiés par le gouvernement pour assurer l'expansion du réseau.

« Ils ont fait le choix, comme propriétaires privés, de s'installer où ils le voulaient, sans prendre en compte les besoins répertoriés des places dans l'ensemble du Québec », a-t-elle dit, en Chambre, lorsqu'elle a été interrogée par l'opposition.

La grande majorité de ces garderies non subventionnées (85 pour cent) se trouvent à Montréal, ce qui veut dire que si Québec cédait à leur demande, ce sont les parents des autres régions du Québec qui seraient pénalisés, a fait valoir la ministre pour justifier sa position.

Jeudi dernier, en procédant à son annonce, elle a dit que 85 pour cent des futures places seraient attribuées aux Centres de la petite enfance (CPE) et 15 pour cent aux garderies privées subventionnées. Il n'y aura rien pour les garderies privées non subventionnées.

La ministre Léger a donc réservé une douche froide aux propriétaires de ces établissements qui avaient choisi de faire la grève, mardi, en manifestant à Montréal et Québec, pour exprimer leur désaccord et espérer convaincre la ministre de convertir leurs places à prix élevé en places subventionnées à 7 $, que les parents s'arrachent.

Quelque 300 des 700 établissements privés non subventionnés avaient fermé leurs portes mardi, en guise de protestation.

Les propriétaires de ces garderies, qui exigent au moins 35 $ par jour par enfant, craignent d'être acculés à la faillite, en raison de l'accroissement du nombre de places à 7 $ par jour. Ils calculent que 30 pour cent de leurs places sont vacantes et que Québec ferait des économies en misant sur ce qui existe déjà au lieu de privilégier la nouveauté à tout prix.

Mais la ministre Léger est restée ferme sur sa position, tout en se montrant prête à rencontrer prochainement les porte-parole des garderies privées non subventionnées pour discuter du dossier.

De son côté, en point de presse, la porte-parole de Québec solidaire, la députée de Gouin, Françoise David, a pris position pour dire que le gouvernement devrait montrer plus de souplesse et réserver un certain nombre de places aux garderies privées non subventionnées, en autant que les projets soumis répondent à toutes les normes du gouvernement et aux besoins identifiés sur le plan régional.

La Coalition avenir Québec (CAQ) va plus loin et s'allie au mouvement de contestation. Elle demande au gouvernement de suspendre son appel d'offres, et de « convertir en places à 7 $ les 10 000 places vacantes dans les garderies privées non subventionnées ».