Le gouvernement Harper a ourdi un complot pour détruire les régions du Québec, accuse le ministre Bernard Drainville. Pour lui, le gouvernement fédéral vise à «vider les régions du Québec» et à fournir des bras pour l'exploitation des sables bitumineux de l'Alberta avec ses modifications au programme d'assurance-emploi.

Le ministre délégué aux institutions démocratiques et père de la nouvelle loi sur le financement des partis politiques sera responsable de la première campagne de financement du PQ, où on appliquera le nouveau plafond de 100 $ pour les contributions. Ces changements permettront aux péquistes de mettre de côté leur préoccupation de financement pour se tourner davantage vers la mobilisation et le recrutement. Pour la prochaine année, les militants sont «appelés à se lâcher lousse» sur l'indépendance» a-t-il lancé. Le PQ vise à amasser 1,2 million de dollars pour sa campagne de 2013, comparativement à 1,8 million l'an dernier.

Dans un discours passionné prononcé devant les 400 délégués du conseil national, Drainville avait clairement décidé de déborder largement de son mandat de président de la campagne de financement. Comme député, rappelons qu'il avait poussé Pauline Marois dans ses retranchements, exigé et obtenu une série d'engagements sur des réformes démocratiques, dont certaines figurent déjà dans des projets de loi à l'étude à l'Assemblée nationale.

Sous l'oeil impassible de Mme Marois, qui l'a applaudi poliment, mais sans enthousiasme, le ministre a fait le tour de tous les enjeux qui se présentent actuellement au gouvernement. La question de la confiance est centrale, «c'est la clé pour que les Québécois nous écoutent».

Il faut rétablir la confiance «entre les Québécois des rangs et ceux des rues, entre ceux qui descendent de la Nouvelle-France et ceux qui descendent à l'aéroport. Il faut apprendre à se faire confiance au Québec» a-t-il lancé.

«Go west young man

Dans une longue sortie contre le gouvernement fédéral, le ministre péquiste a même soutenu que les changements apportés par Ottawa à l'assurance-emploi visaient à favoriser l'économie albertaine. «On a beau être contre la réforme, on n'a pas un mot à dire. Ottawa dit aux employés du tourisme, des forêts, des pêches, ceux dont le travail est saisonnier: Si tu n'as pas d'emploi, déménage!»

«Go West young man! Que les régions du Québec se vident, ce n'est pas important. Ce qui compte, c'est l'industrie des sables bitumineux dans l'ouest du pays. Ils ont besoin de main d'oeuvre là-bas et ils s'organisent pour en avoir! Nos particularités linguistiques, ils s'en balancent. Aucun respect pour nos valeurs, nos régions, pour notre identité québécoise!»

«En 1980 et 1995, ils ont convaincu les gens que c'était bien épeurant de quitter le Canada. Moi, maintenant, je pense que c'est bien épeurant de rester dans le Canada» a-t-il dit.

Publicité «autofinancée»

Derrière les portes closes, les militants se sont un peu chamaillés sur le partage des recettes entre le «national» et les associations de comté, un classique au Parti québécois. Mais on est vite entré sur des terrains inexplorés quand la direction du PQ a fait savoir qu'une campagne de publicité dans les médias de masse, prévue pour la fin de l'année 2013, devrait s'autofinancer.

Pour trouver l'argent, le parti se tournera vers une campagne de sollicitation qui passera par les médias sociaux. Facebook, Twitter et You Tube seront utilisés pour faire la promotion de la souveraineté, a expliqué en fin de journée le président du parti, Raymond Archambault.