Sans promettre «un pactole», Pauline Marois a annoncé jeudi que son gouvernement dégagera des sommes modestes pour amoindrir l'impact des coupes dans le secteur de la recherche.

Le gouvernement tente de trouver un moyen pour «soulager l'effort demandé», a dit la première ministre à l'occasion de l'étude des crédits du Conseil exécutif - le ministère de la première ministre - en commission parlementaire à Québec.

Dans son premier budget, le ministre des Finances, Nicolas Marceau, a décrété des coupes de 124 millions $ dans l'enseignement supérieur et 63 millions $ dans la filière de la recherche et de l'innovation. Dans le secteur de la recherche en santé, les compressions atteignent un montant de 10 millions $.

L'annonce du couperet a soulevé un tollé chez les chercheurs, notamment en santé, et sérieusement entaché la crédibilité du Sommet sur l'enseignement supérieur qui doit se tenir à la fin du mois à Montréal.

Talonnée par le chef intérimaire de l'opposition officielle, Jean-Marc Fournier, Mme Marois a dit être sensible aux impératifs de la recherche et s'est engagée à trouver des sommes à même les enveloppes existantes pour amortir les coupes.

La première ministre n'a pas voulu dévoiler la hauteur des «ajustements» qui seront apportés mais a précisé qu'il s'agira d'un correctif modeste. L'annonce, a-t-elle dit, sera faite d'ici avril.

«On gère un budget de 72 milliards de dollars, alors sans changer les crédits, à même les enveloppes que l'on a, on peut essayer de voir s'il est possible d'apporter certains correctifs. Mais je n'annonce pas le pactole, je n'annonce pas aujourd'hui qu'on va investir des sommes considérables», a-t-elle déclaré.

Pour le «vrai» réinvestissement, il faudra patienter jusqu'en 2014-2015, a prévenu la première ministre.

«En 2014-2015, on aura des hausses (de budgets) importantes. Là, ce sont des corrections mineures qui pourraient être apportées. Je ne veux pas faire croire aux gens qu'on va complètement corriger la situation», a-t-elle indiqué.

Pour les mois à venir, tout l'appareil de l'État est appelé à contribuer à l'effort collectif de retour à l'équilibre budgétaire, a fait comprendre Mme Marois.

«On a un moment difficile à passer et je demande à tout le monde qui gère des fonds publics, qui offre des services, qui gère des institutions de faire un effort. C'est un effort qui va nous permettre de recouvrer une bonne santé financière et à partir de là, on retrouvera enfin un peu d'air pour recommencer à investir et même rattraper ce qu'on a demandé comme effort», a-t-elle expliqué.