Le Parti québécois (PQ) et le Parti libéral du Québec (PLQ) rejettent tout blâme concernant les dons illégaux qu'ils ont encaissés de l'ingénieur Michel Lalonde et de ses proches.

Ils font valoir qu'ils n'incitent personne à contribuer illégalement à leur caisse et qu'ils ignoraient tout des stratagèmes de M. Lalonde. Selon une compilation des contributions de M. Lalonde et de ses proches, la firme Génius a versé 117 000$ au PQ, 94 000$ au PLQ et 29 000$ à la défunte Action démocratique du Québec (ADQ) fusionnée depuis à la Coalition avenir Québec.

Les dons ont été faits par des électeurs sous forme de chèques, mais, en contravention à la loi, la firme a remboursé tous les donateurs, a confirmé Michel Lalonde dans son témoignage devant la commission Charbonneau hier.

Pas de sollicitations illégales

«Vraisemblablement, le Parti québécois n'a pas vraiment quelque chose à se reprocher», a affirmé à La Presse son directeur général, Sylvain Tanguay. «Le Parti québécois n'a pas sollicité de dons illégaux, c'est aussi simple que ça.»

Du reste, Michel Lalonde n'a pas affirmé que les partis politiques ou leurs représentants qui le sollicitaient étaient au courant de ses pratiques illégales, a-t-il ajouté.

Le directeur des communications du PLQ, Michel Rochette, a relevé la même chose dans les propos de M. Lalonde. «On n'était pas au courant» des dons illégaux, et rien dans le témoignage ne démontre que le PLQ l'était, a-t-il noté. Le PLQ n'était donc pas «de connivence», selon lui.

En attente du fin fond de l'histoire

Le chef intérimaire Jean-Marc Fournier s'est fait laconique: «Chaque jour, on a des révélations qui nous surprennent de plus en plus, et je souhaite que le travail permette de nous donner le fin fond de l'histoire.»

Le PQ et le PLQ signalent également que M. Lalonde a reconnu qu'on ne lui promettait pas de contrats en échange de dons. Ils s'en remettent maintenant au Directeur général des élections pour faire la lumière sur ces contributions illégales. Ils entendent suivre ses directives, ce qui pourrait impliquer un remboursement de sommes reçues.

De son côté, le chef caquiste François Legault a soutenu que l'ADQ n'a certainement pas donné de contrats en échange de dons, puisque le parti n'a jamais été au pouvoir. À la suite de la fusion avec l'ADQ, «ce que j'ai hérité, c'est une dette de 500 000$. Ça fait que je ne vois pas ce que je pourrais rembourser!», a-t-il lancé avec un brin d'humour.