L'assurance-autonomie que veut créer le gouvernement Marois s'appliquera à tous les adultes et pas seulement aux personnes âgées.

Cette mesure devrait figurer dans le Livre blanc que le ministre de la Santé, Réjean Hébert, présentera fin avril.

«Ce sera dans l'ADN du projet. Dans le Livre blanc, il y aura cette proposition d'une assurance-autonomie pour tous. Il faut éviter de créer une frontière d'âge», a déclaré jeudi le ministre au terme d'une visite à Paris, où il a discuté du dossier avec des responsables français.

M. Hébert a été très clair: l'idée, «beaucoup plus intéressante», est bien «d'offrir cette allocation d'autonomie à tous les adultes en perte d'autonomie, qu'ils soient âgés ou plus jeunes».

Les établissements et les associations de personnes handicapées sont «partants» et veulent «absolument» être associés au projet, assure le ministre.

«C'est une des bonnes surprises que j'ai eues quand je suis arrivé. C'est une ouverture extrêmement intéressante. Nous allons travailler avec eux», a poursuivi M. Hébert.

Pour lui, l'essentiel demeure de donner aux personnes en perte d'autonomie un «vrai choix», celui de rester chez elles ou d'aller dans un établissement spécialisé, l'objectif le «plus important» étant de privilégier les soins à domiciles.

À Paris, le ministre Hébert était en terrain connu, lui qui a été un temps conseiller à la Caisse nationale de solidarité pour l'autonomie. L'autre question qui a dominé sa visite a été celle du «financement à l'activité» des établissements de santé auquel le gouvernement réfléchit. La ministre a laissé poindre quelques doutes sur cette approche, qui aurait conduit en France à la mise en place d'une bureaucratie très lourde.

«Disons que je suis prévenu d'un certain nombre d'inconvénients et qu'un homme averti en vaut deux», a dit M. Hébert en rappelant qu'il faudra «bien évaluer si le gain de productivité qu'on peut avoir est suffisant pour compenser ce qu'on perd en coûts bureaucratiques et administratifs».

La nécessité d'un financement à l'activité, vu sous l'angle de l'expérience française, ne lui est pas apparue comme une évidence.

«Cette visite m'a permis de voir que dans un système entièrement public comme le nôtre, il y a moins de nécessité à passer à un tel financement. Une des raisons pour laquelle la France l'a fait c'est pour assurer une certaine équité entre le public et le privé, ce qui est moins justifié pour le Québec», a conclu le ministre.

Pendant son séjour à Paris, M. Hébert a notamment rencontré la ministre des Affaires sociales et de la Santé, Marisol Touraine, et la ministre déléguée aux Personnes âgées et à l'Autonomie, Michèle Delaunay. Il se rend à Bruxelles vendredi.