Celle qui aurait confirmé à René Lévesque que son ministre Claude Morin travaillait pour la GRC a rendu l'âme au début du mois, à Montréal.

Loraine Lagacé, devenue auteure, «est décédée à Montréal des suites d'une longue maladie», selon son avis de décès publié dans La Presse. Son site officiel indique qu'elle souffrait d'une leucémie.

Proche collaboratrice de René Lévesque, Mme Lagacé était directrice du bureau du gouvernement du Québec à Ottawa en 1981.

C'est à cette époque que Claude Morin lui aurait avoué avoir eu des contacts réguliers avec la Gendarmerie royale du Canada (GRC), selon Pierre Godin, biographe de René Lévesque. Suspicieuse depuis sa lecture d'un rapport confidentiel sur la GRC, la jeune femme avait avec elle une enregistreuse.

«Elle était allée porter sa preuve, la transcription de leur conversation enregistrée, [au chef de cabinet adjoint du premier ministre] Michel Carpentier, chez lui, à Outremont, a relaté Pierre Godin dans le troisième tome de sa biographie. Le mardi suivant, au bunker, Carpentier annonçait à René Lévesque, en lui présentant la cassette et la transcription: «C'est Morin qui travaille pour la GRC. Voici un enregistrement de Loraine Lagacé qui le prouve. Le premier ministre en était resté interloqué».»

Lévesque avait exigé peu après la démission de Claude Morin.

Le travail de Loraine Lagacé lui avait valu le surnom de «Mata-Hari péquiste» de la part du premier ministre, toujours selon les livres de Pierre Godin.

Claude Morin, pour sa part, jure  qu'il avait déjà mis M. Lévesque au courant de ses liens avec le corps de police fédérale. Mme Lagacé affirmait le contraire.

Elle avait ensuite écrit deux livres sur cet épisode de sa vie.